Oron-la-Ville – L’écoquartier « A La Sauge » s’enracine à Palézieux-Gare
Urbanisme
Thomas Cramatte | Du vendredi 25 juin au samedi 24 juillet, la mise à l’enquête concernant la création du futur quartier sera ouverte.A cette occasion, les autorités municipales ont présenté les évolutions du plan d’affectation lors de la séance publique du 22 juin à la salle polyvalente de Palézieux-Village. L’objectif était d’informer en détail sur le projet qui accueillera 1100 nouveaux habitants.
A La Sauge a rencontré de nombreuses adaptations depuis ses prémices en 2005. Entre zones constructibles et agricoles, nouvelle loi sur l’aménagement du territoire (LAT), la dernière version du plan d’affectation n’a plus grand-chose à voir avec son ancêtre, Palézieux-Plus. Dans une optique favorisant la durabilité et l’harmonisation des logements, le futur quartier s’inscrit comme une zone mixte où espaces de rencontre se mélangent avec infrastructures scolaires et commerces de proximité. Si les défis étaient de mise pour la Municipalité, cette dernière a instauré un dialogue avec la population des environs afin de répondre à ses exigences. En 2015, lors de la première mise à l’enquête publique, les autorités municipales avaient présenté un projet plus important qui s’étendait au-delà des surfaces à bâtir. Redimensionné depuis, le périmètre définitif du plan d’affectation se cantonne uniquement sur les zones à bâtir classées ainsi en 1990. De cette manière, aucune zone agricole ne sera impactée par le quartier. « Ce n’est pas révolutionnaire comme plan de quartier, nous avons simplement adapté la zone aux normes environnementales et de densification actuelles », communique Olivier Sonnay, municipal en charge du dossier à la commune d’Oron, avant d’ajouter que l’objectif de vie et d’échange au sein du quartier amène une évolution.
Dynamisme
« L’idée derrière La Sauge est d’avoir une mixité des affectations pour donner une vie de quartier », précise le municipal. Trois espaces publics seront repartis de part et d’autre du quartier afin que ses habitants puissent se rencontrer. On retrouvera ainsi la place du Village à l’entrée du quartier et un accès à mobilité douce est également prévu pour rejoindre l’infrastructure ferroviaire. Derrière les constructions existantes situées le long de la route de Bossonnens (voir plan), ce sera la place de l’Ecole qui permettra de s’adonner à de multiples activités. « Les degrés des classes restent à définir, mais la logique veut privilégier les 1, 2, 3 et 4e HARMOS », détaille Christian Bays, municipal en charge des Services industriels. A l’extrémité sud-ouest, la place de la Forêt proposera un lieu de détente ainsi qu’une zone de verdure pour se ressourcer. Près de 200 arbres d’essences indigènes et plusieurs jardins potagers accentueront la végétalisation et encourageront rencontres et consommation locale. « Le côté environnemental détient un rôle crucial dans l’adaptation de ce plan d’affectation », rappelle Olivier Sonnay. Suite à une nouvelle étude, la Municipalité a fait inscrire dans le règlement de son futur quartier que le recours aux énergies fossiles n’est pas autorisé. Pour l’heure, le règlement du Plan d’affectation ne mentionne pas le type d’énergie avec plus précision, car ces dernières évoluent rapidement. La Municipalité informe cependant qu’une mixité est tout à fait envisageable. « Cette version du plan d’affectation évite le phénomène du circuit de formule un, c’est-à-dire qu’une voiture traverse tout le quartier pour trouver une place de stationnement », ajoute Christian Bays. Les trois accès disponibles pour les véhicules seront construits en cul-de-sac afin d’empêcher le passage des véhicules. « Des bornes amovibles permettront néanmoins l’intervention d’ambulance ou du service du feu ». La philosophie de l’écoquartier est de préserver la qualité de vie de ses citoyens. Les 662 places de stationnement seront pour la majeure partie invisibles depuis la surface puisque ces dernières seront souterraines. « Seules les places visiteurs seront extérieures. Une condition qui évitera que les usagers du rail y stationnent leurs véhicules », souligne Christian Bays. Sur la base d’une autre étude, la Municipalité a établi le nombre de places de stationnement nécessaires pour les futurs habitants : « Le canton n’autorise pas la création de deux places par logement selon la norme qui s’applique actuellement dans la commune, nous avons donc tablé sur le résultat de notre étude. Soit 1,37 place par appartement », renseigne Olivier Sonnay, avant d’ajouter que ce taux a été réduit à 1.1 par les autorités cantonales. Si la circulation dans le quartier sera réduite et autorisée pour des déposes minute, cela ne sera pas le cas pour les cycles, puisque plus de 1600 places de vélos seront disponibles.
Construction
La création de ce nouveau quartier s’effectuerait sur une dizaine d’années. Une fois cette mise à l’enquête terminée et achevée, la première étape consisterait à édifier la zone de la place du Village. « L’idée est de partir du côté de la gare pour remonter en direction de la forêt. Le fait de procéder par étape permet de simplifier les travaux et d’intégrer au mieux des nouveaux habitants », avoue Olivier Sonnay. Une autre étude a permis de définir l’impact du futur quartier quant à l’évacuation des eaux. « A La Sauge ne modifiera pas grandement le plan général des eaux. Car les eaux usées sont déjà adaptées pour recevoir cette infrastructure. Du côté des eaux claires, des bassins de rétention permettront d’adapter le débit de sortie et d’éviter toute inondation », informe le municipal des Services industriels. Un écoulement qui se situera en aval de la gare de Palézieux.
Communication
«Une des volontés de la Municipalité était d’inclure deux représentants du Conseil communal d’Oron pour transmettre les démarches en cours au sein du législatif», précise le municipal en charge des Services industriels, Christian Bays. Ainsi, les conseillers Sébastien Massard et Jean-Daniel Dind suivent la procédure et font office de courroie de transmission entre l’exécutif et le législatif.
Mise à l’enquête
Il est important de rappeler que cette mise à l’enquête concerne uniquement le plan d’affectation «A la Sauge». L’objectif est de valider ses fonctions et son périmètre, chaque construction au sein de ce dernier nécessitera une nouvelle enquête publique. La hauteur des logements sera adaptée à la pente naturelle de la parcelle. Les bâtiments les plus imposants n’excéderont pas six étages afin de ne pas obstruer la vue des autres locatifs et des constructions déjà existantes.