Oron-la-Ville – Plein succès de « L’Amérique à Oron »
Retour sur le festival du week-end dernier

Une salle plus que comble pour la table ronde « Etre écrivain dans l’Amérique de Trumps »
Douglas LeBorgeau | Les organisateurs de la deuxième édition des rencontres littéraires «L’Amérique à Oron» étaient pleinement satisfaits des trois journées de leur manifestation. Le temps et la température (pas évidente fin septembre) étaient au rendez-vous. Les auteurs venus des Etats-Unis ont tous été ravis d’être présents et se sont «défoncés» pour leurs lecteurs et leurs auditoires. Ce ne sont pas moins de 2000 personnes qui ont fréquenté ce Festival Oron-Amérique, tout comme en 2016. Le municipal d’Oron, en charge de la culture Thierry-Vania Menétrey avait auparavant souhaité la bienvenue aux participants. Les six tables rondes thématiques ont attiré 80 personnes en moyenne. Deux d’entre elles ont fait salle comble avec plus de 100 personnes: la «Joute de la Traduction» et «Etre écrivain dans l’Amérique de Trump». Nombre de personnes ont été contraintes d’être debout au fond de la salle. Une salle d’une plus grande capacité est à envisager pour les six tables rondes thématiques… En outre, le succès des ventes avec 1500 livres était à nouveau au rendez-vous, légèrement plus qu’il y a deux ans. Malheureusement, une des auteures américaines Laura Kasischke n’a pas pu se rendre à Oron pour des raisons de santé. Par contre, les quatre écrivains américains, en plus de signer des dédicaces, ont répondu avec franchises aux questions que Marie Musy et Jean-François Schwab leur avaient préparés. Pour les traductions, ce sont Sophie Aslanides et Anatole Pons pour Jean Hegland, Corinne Borloz pour Richard Russo, Corinne Morey pour Michael Farris Smith, Johanne Boulat et Noémie Desarzens pour Christian Kiefer qui ont assuré en grands professionnels qu’ils sont. « L’enthousiasme communicatif des écrivains a conquis un public ravi », nous dit Marie Musy, directrice de L’Amérique à Oron. «Je ne suis pas prêt d’oublier la joie du prix Pulitzer Richard Russo lors de la balade en forêt et la course de bateaux dans la rivière le Flon avec le public ni son compliment sur le Festival : “Such a blast” », confie la directrice du festival. Unique festival de littérature américaine en Suisse, «L’Amérique à Oron 2018» a accueilli ces quatre écrivains du Nouveau Monde dont le grand romancier Richard Russo de l’Etat du Maine, prix Pulitzer en 2002 pour son best-seller «Le déclin de l’empire Whiting» une des révélations littéraires 2017 avec son roman enfin traduit en français (20 ans après sa parution aux Etats-Unis). Jean Hegland de l’Etat de Californie et son envoûtant «Dans la forêt». Deux auteurs confirmés ont aussi assuré: Michael Farris Smith du Mississippi et Christian Kiefer de Californie, avec respectivement deux romans très forts et très remarqués «Nulle part sur la terre» et «Les animaux». La «Joute de Traduction» a connu un véritable succès samedi après-midi. Près de 100 personnes ont assisté à cet hommage ludique au travail de l’ombre des traducteurs anglais-français, en partenariat avec le Centre de traduction littéraire (CTL) de l’Université de Lausanne. En plus des séances de dédicaces, le festival a proposé un mini Salon du livre (avec près de 4000 livres). Sa désormais fameuse balade en forêt avec les écrivains était ponctuée d’une course en mini bateau dans la rivière le Flon, malgré cette année où le débit de la rivière était fort restreint. Un spectacle autour de Jack London, une soirée cinéma avec la projection de «Un homme presque parfait» de Robert Benton d’après le scénario de Richard Russo était également à l’affiche. Des concerts de musique avaient lieu chaque soir. Gratuit donc, le festival est soutenu par la Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature, la Fondation Payot pour la promotion de la lecture, le pour-cent culturel Migros, le Centre de traduction littéraire de Lausanne (Unil), la Société des commerçants et artisans d’Oron ainsi que par une Association qui rassemble une centaine de membres. Le budget pour cette édition 2018 s’est monté à 40’000 francs environs. Il a été entièrement couvert. C’est à nouveau sans aucune hésitation que le festival « L’Amérique à Oron » sera reconduit dans deux ans. Le rendez-vous est donc pris pour une troisième édition en septembre 2020.

Jean Hegland ne cachait pas ses opinions

Richard Russo

… et une joie communicative !

Une ambiance joyeuse et bon enfant au bord du Flon avec Richard Russo, Michael Farris Smith, Jean Hegland et Christian Kiefer