Oron-la-Ville, dramatique incendie
Patrimoines mis à mal par un incendie
Incendie au cœur du village dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 janvier 2019
Alain Bettex | Dans la nuit de jeudi à vendredi, un incendie a été signalé par une patrouille de police faisant sa ronde. Immédiatement, les équipes du SDIS Oron-Jorat se sont rendues sur place et ont pu extraire un locataire perché sur le bord du toit avec la grande échelle.
L’incendie a pu être circonscrit dans la matinée de vendredi mais la surveillance reste de mise. On déplore le décès de François Jan, propriétaire de l’immeuble et bien connu de la population. C’est une partie de notre patrimoine qui disparaît, un homme respecté, un bâtiment vénéré ainsi qu’une partie de la vie culturelle.
Trop tôt pour connaître les causes
Vendredi 11 janvier au matin, le commandant Marc Platel du SDIS Oron-Jorat, nous a déclaré que tout l’intérieur de la maison de Monsieur Jan s’est écroulé. La façade côté BCV est la plus préservée, bien que le feu lui ait fait subir des dégâts qui seront peut-être irréparables. La façade à l’opposé du bâtiment est complètement détruite. La police judiciaire cantonale est sur les lieux et c’est trop tôt pour connaître les conclusions de l’enquête.
Un locataire n’a eu d’autre choix que de descendre avec l’échelle des pompiers, non seulement, il y avait énormément de fumée, mais la cage d’escaliers s’est écroulée sous l’action des flammes. L’incendie est maîtrisé et sous contrôle. Les pompiers vont assurer le suivi et sécuriser les bâtiments durant la fin de semaine en cas de départ d’un nouveau foyer.
La préoccupation première a été de dégager la route pour rétablir le trafic devant la librairie et la boulangerie en enlevant les tuiles et autres débris qui obstruaient le trottoir et la chaussée. Pour cela, il a engagé de gros moyens (deux gros monte-charges équipés de nacelles) pour avoir accès et faciliter le travail des pompiers et d’autre part placer une charpente provisoire au dessus de la BCV pour y installer une bâche. La météo a annoncé la neige et c’est la raison pour laquelle il a fallu faire en urgence une petite charpente afin que les locataires de l’immeuble de la BCV soient à l’abri et puissent regagner leurs logements le soir même vendredi. La route a été réouverte vers 17 heures.
La Librairie du Midi a subi de très gros dégâts. Pratiquement tous les livres et le matériel de la librairie sont très endommagés. Les dégâts du feu et surtout de l’eau sont considérables…
Marie Musy et Nicolas Sandmeier, libraires et propriétaires de la Librairie du Midi au rez-de-chaussée, ont appris la triste nouvelle au milieu de la nuit : « Vers trois heures du matin, le téléphone a sonné. Nous avons pensé qu’il s’agissait d’un faux numéro et avons laissé tomber! Mais vers six heures, nouveau coup de fil, le chef des pompiers nous signalait le sinistre. Tout de suite, nous sommes partis à Oron et n’avons pu que constater les dégâts! Avec l’aide des pompiers qui nous ont fourni des équipements sécurisés, on a réussi à pénétrer dans la librairie. Quelques menus objets ont été récupérés qui n’étaient pas trop endommagés. Mais pratiquement tout le stock de livres est détruit. C’est dramatique. Nous pensons évidemment à Monsieur Jan et sa famille sans qui nous ne serions pas à Oron. Nous nous concentrerons sur les commandes passées par nos clients et peut-être gérer une librairie en ligne. Pour l’instant, il faut s’occuper de l’inventaire et des questions d’assurances qui sont loin d’être réglés ! Combien de temps la reconstruction durera, si ce sera vendu et ensuite, si on veut toujours de nous à Oron ? De toute façon, on s’attend à un long délai avant que ça bouge. Mais je ne sais rien faire d’autre que libraire, c’est mon métier et nous aimons Oron. »
Le cœur d’Oron est sinistré !
Le syndic d’Oron, Philippe Modoux, a été réveillé lorsque les pompiers ont été averti jeudi vers 23 heures. Ses locaux d’entreprise sont justes en face du local du service d’incendie communal et étant à la tête d’une équipe de ramonage, le moindre geste des pompiers l’interpelle. Vu les moyens mis en œuvre, il s’est de suite rendu sur place, pensant bien que l’intervention était importante.
En se rendant au cœur d’Oron, les pompiers étaient en train de sécuriser la route en interdisant toute circulation et il a vu le sauvetage du locataire qui était pris par les flammes et la fumée. Jamais il n’aurait cru possible que François Jan, le propriétaire des lieux, soit prisonnier du sinistre. Dès qu’il a appris la triste nouvelle, il a pensé à son épouse qui venait d’être hébergée dans un EMS quelques jours plus tôt ainsi qu’à sa famille.
Les pompiers sont rapidement arrivés sur les lieux et une dizaine de policiers ont pris part au sauvetage. Les pompiers de Moudon puis ceux de Lausanne ont été appelés en renfort. Cela prendra sans doute quelques jours pour déterminer les causes du sinistre.
Les trois bâtiments touchés sont classés en zone 3 par les Monuments historiques. Ce qui signifie que l’intérieur peut être modifié, mais pas les façades… On peut s’attendre à un long délai avant la reconstruction. Le cœur d’Oron est sinistré!