Opinion – La Suisse est un pays fertile: plantez-y des socialistes, et il y poussera des impôts

Vincent Arlettaz, président du PLR Lavaux-Oron, conseiller communal, Lutry | Si je paraphrase les mots de Georges Clémenceau, c’est qu’hélas, une fois de plus, la réalité s’y prête particulièrement. En effet, le 30 novembre prochain, nous voterons sur une initiative des Jeunes socialistes visant à introduire un impôt massif de 50 % sur les successions dépassant 50 millions de francs. Les auteurs du texte estiment qu’il rapporterait 6 milliards de francs par année, censés être consacrés à la lutte contre le changement climatique. Et pour faire passer la pilule, ils ont baptisé leur projet « initiative pour l’avenir ». Rien que ça !
Mais leurs calculs relèvent davantage du fantasme que de la réalité, et les milliards de recettes annoncés tiennent essentiellement du mirage : les contribuables concernés seraient logiquement tentés d’aller s’établir dans des régions fiscalement plus accueillantes. Après tout, c’est cette même gauche qui réclame des taxes sur les boissons sucrées ou sur l’essence pour provoquer un changement de comportement des personnes touchées. Elle ne peut donc pas feindre de croire qu’un nouvel impôt massif ne provoquerait aucune réaction chez les contribuables concernés.
Le résultat serait doublement négatif : non seulement les recettes attendues s’évaporeraient, mais les impôts que ces contribuables paient déjà aujourd’hui – que ce soit sur leurs revenus, leur fortune ou leur consommation – disparaîtraient également. Au final, ce serait bien une perte nette de plusieurs centaines de millions, voire de plusieurs milliards de francs par année à laquelle il faudrait s’attendre. Et si ces rentrées font défaut dans les caisses publiques, ce sont bien les autres contribuables qui devront les compenser : comme toujours, ce sont donc celles et ceux qui travaillent qui finiraient par payer la facture des politiques socialistes…
Malheureusement, les dégâts ne s’arrêteraient pas là : les grandes successions concernent souvent la transmission d’entreprises familiales, qui constituent le cœur de notre tissu économique et qui emploient des milliers de personnes. Ces entreprises ne sont pourtant pas de simples comptes en banque : leur valeur repose dans des immeubles, des machines, des stocks, etc. Les soumettre à une imposition aussi massive lors de leur transmission, c’est placer leurs nouveaux propriétaires dans une situation intenable : pour régler la facture fiscale, ils n’auraient souvent pas d’autre choix que de vendre ou de liquider les sociétés concernées. C’est non seulement du savoir-faire et des fleurons économiques qui risqueraient de disparaître, mais c’est aussi des milliers de travailleurs qui seraient ainsi mis au chômage.
Le vernis climatique dont les initiants ont tenté d’habiller leur texte ne fait pas illusion : leur but est surtout de s’en prendre à ceux qu’ils qualifient à tort et à travers d’« ultra-riches ». Mais si elle devait être acceptée, leur initiative manquerait cette cible et toucherait de plein fouet la classe moyenne : celles et ceux qui se lèvent tôt pour travailler et faire vivre notre pays.
Alors, le 30 novembre, votons NON à une initiative qui, en réalité, nous prive d’avenir !


