Opinion
De nouveaux prétextes pour chasser les locataires et relouer plus cher ? Non merci !

Jean Christophe Schwaab, vice-syndic PS de Bourg-en-Lavaux | La crise du logement fait rage, les taux d’intérêt ont augmenté et les loyers ont explosé. Cela n’arrête pas les milieux immobiliers, toujours à la recherche de nouveaux prétextes pour congédier les locataires, notamment ceux qui vivent depuis longtemps dans leur logement, puis relouer plus cher. Nous avons la possibilité d’en éviter deux lors des prochaines votations fédérales.
1. La sous-location
Les règles en matière de sous-location sont déjà strictes. Un locataire doit déjà demander l’autorisation du propriétaire pour sous-louer son logement. Cela arrive souvent, pour toutes sortes de raisons : études, échange linguistique, séjour professionnel à l’étranger. C’est aussi le cas de nombreuses personnes retraitées qui ont un grand logement, qui ne souhaitent pas quitter leur lieu de vie et ont besoin d’arrondir leurs revenus. Le projet soumis au vote du peuple va rajouter des contraintes formelles et bureaucratiques qui, si elles ne sont pas respectées à la lettre, donneront au propriétaire le droit de résilier le bail sous trente jours. Si cette modification du droit du bail est acceptée, de nombreux locataires qui ont déjà conclu – avec l’accord de leur propriétaire – des sous-locations qui ne correspondraient pas aux nouvelles règles, risquent de perdre leur logement. Cela concerne aussi les PME, qui sont nombreuses à partager les locaux qu’elles louent et qui risquent de devoir déménager à la moindre petite erreur formelle.
Ces nouvelles règles n’endigueront en outre pas le fléau de la transformation de logements familiaux en « airBnB » : cette forme de location est essentiellement pratiquée non pas par des locataires, mais par des propriétaires, qui ont souvent investi dans plusieurs logements qu’ils réservent aux touristes au lieu d’en faire profiter les familles d’ici.
2. La résiliation « pour besoin propre »
Cette autre proposition des milieux immobiliés vise à faciliter et accélérer la résiliation du bail en prétendant que c’est pour un besoin personnel. Bien souvent, ce genre de résiliation cache une volonté de changer de locataires pour relouer plus cher car, quelques mois ou années plus tard, le logement est remis sur le marché… à un loyer bien plus élevé.
Le logement est un besoin fondamental. Il coûte toujours plus cher et la pénurie sévit. Il faut donc protéger les locataires, notamment les familles et les personnes âgées. Comme ce seront les premières victimes des révisions du droit du bail, je voterai deux fois non le 24 novembre.