Opinion
Le député vaudois au Grand Conseil Andreas Wüthrich démissionne des Vert-e-s. Son communiqué

Après une longue réflexion, j’ai décidé de ne plus continuer mon parcours politique au sein des Verts. Néanmoins, je resterai actif au Grand Conseil où j’ai décidé de siéger en indépendant.
Andreas Wüthrich, député | Mon engagement chez les Verts ne date pas d’hier. En 1998, on est venu me chercher pour la liste des Verts du district de Lavaux au Grand Conseil et c’est Anne-Catherine Ménetrey qui a pu ouvrir la brèche avec un siège vert sur les 6 attribués à mon ancien district. Ayant pris goût à me présenter aux électeurs, j’ai été candidat à la Constituante ainsi que pour le Grand Conseil en 2002, 2007 et 2012. Dès 2012, j’ai été élu (puis réélu) au Grand Conseil où je siège avec plaisir depuis maintenant 11 ans.
Depuis quelques temps, diverses réflexions concernant ma relation avec les Verts m’ont amené à mettre fin à cet engagement avec mon parti d’origine. Cette décision est difficile à prendre pour moi car, comme dans un couple où chaque partenaire évolue dans une autre direction, on s’éloigne lentement l’un de l’autre et, pour finir, il faut admettre que ce qui nous unis diminue et ce qui nous divise augmente. Dès lors, quelle autre option, dans ce cas que le divorce ?
Mon engagement professionnel et politique a toujours été focalisé – et le restera – sur la préservation de la planète et de la vie naturelle. Pour moi, les questions sociétales arrivent au second plan. Or, je constate que cette pondération s’inverse chez les Verts ces dernières années et il me semble, dès lors, que mon affiliation ne fait plus de sens.
D’autre part, je déplore aussi, de manière générale, la polarisation du débat dans les deux bords politiques et les votes « blocs » qui n’aident pas à la recherche de solutions constructives. Cette remarque ne s’adresse, d’ailleurs pas uniquement aux Verts mais également aux autres partis. De même, les polémiques incessantes ou attaques personnelles me dérangent par leur opportunisme et leur manque de bienveillance. Je ne me retrouve pas dans cette manière de faire de la politique.
Enfin, il me semble que le fait d’être associé aux Verts empêche mes arguments d’être entendus hors des partis de gauche. Peut-être qu’il sera plus facile de me faire entendre si je suis hors des deux blocs ce qui pourrait peut-être sortir de l’immobilité parlementaire à laquelle on assiste depuis les dernières élections.
Attendu que je ne souhaite plus gêner les Verts dans leurs activités politiques avec mes votes trop souvent opposés aux souhaits émis par le groupe, il me semble plus sage de nous séparer.
Néanmoins, comme vous pouvez l’imaginer, et dans un divorce à l’amiable, je reste très attaché à diverses personnes avec qui j’ai eu grand plaisir à travailler et souhaite rester une personne à l’écoute des membres de mon ancien parti.
Ainsi je souhaite bon vent aux Verts et garderai les bons souvenirs de 25 ans d’engagements communs !
Ce texte contient l’ensemble des éléments que je souhaite transmettre à la presse. En conséquence, je ne répondrai à aucune sollicitation de la part des médias au sujet de ma démission. Toute demande d’explications sera renvoyée à ce courrier. Je vous demande, dès lors, de respecter mon choix.