Ode à nos vieux
Quel meilleur moment que celui où le thème de la retraite est dans tous les esprits que de s’attarder un peu sur nos vieux, ou nos aînés, pour ceux qui sont fragiles du vocable direct.
L’âge, c’est dans la tête. Pour certains, c’est une cruelle réalité qui, dans un corps encore vigoureux, vont relire cette même phrase à chaque fois nouvelle ; parfois, c’est la tête qui lâche en premier. D’autres, en revanche, pestent contre cette mobilité qui leur est peu à peu retirée. Avec une vivacité d’esprit qui frise le code, ils en feraient une thèse anthropologique si leurs doigts n’étaient pas si gourds…
La vie est une maladie mortelle philosophent avec détachement ceux qui le peuvent. Ce concept universel n’est pourtant pas reconnu comme une évidence par tous les âges, ni toutes les positions sociales.
Sans vouloir développer à outrance, il faut relever « l’exemple » donné par nos vieux ex-conseillers fédéraux. Ceux-là même, qui du haut de leur superbe, et avec la foi qui caractérise ceux qui ont servi, mais craignent sourdement de disparaître, se permettent de donner une ultime leçon de vie à une majorité de rentiers (sur)vivant avec un zéro de moins mensuel.
Que dire de la tranche vigoureuse de la nation, jeunes économistes keynesiens, financiers de l’ultralibéralisme ou libre-penseurs… Ils ne sont pas plus connectés à la réalité que nos édiles retraités.
Serait-ce à dire que personne ne côtoie plus les vieux schnocks ? Leur utilité est pourtant démontrée : baby-sitting pour les jeunes parents, mentors et conseillers en entreprise, retraités actifs à moindre coût, nantis d’un savoir-faire qui n’est pas forcément d’un autre âge et bénévoles bienveillants. Il serait peut-être grand temps que le lien intergénérationnel reprenne tout son sens avant que tout foute le camp vers l’éternel jeunisme, ma bonne dame !