Ne surtout pas tirer de leçons
Deux esprits de leur temps avaient déjà crié « Au loup » en ’23… En 1923, année de parution de « Mein Kampf », le pamphlet incendiaire de Hitler, Churchill et De Gaule comprenaient déjà l’importance de ce brûlot halluciné ; une décennie avant l’accession à la chancellerie du Reich du dictateur et… près de deux décennies avant la libération du camp d’Auschwitz en janvier 1945.
Un ange passe, un siècle passe… une page d’Histoire qui ne se tourne pas…
L’esprit éveillé et éclairé de ces deux hommes qui plus tard se révèlerons comme les parangons d’un monde démocratique n’a rien à voir avec les esprits qui se disent éveillés (Woke en novlangue) de nos jours. A son origine en 2014, le wokisme revendiquait la défense de la justice sociale et l’égalité raciale, causes légitimes et dignes, défendues depuis des lustres par des partis dits « classiques ». En ne reconnaissant plus ces idées dans les partis traditionnels, ce mouvement s’est enrichi de tant de nouvelles causes qu’une chatte n’y retrouve plus ses petits.
Dispersées, distraites, technophiles et surtout pressées, les foules à l’éclairage induit en oublient les priorités. A l’aube d’un déchainement planétaire, la primauté passe au Tilleul du jardin plutôt qu’à la forêt amazonienne ou, à l’adoration aveugle d’un nouveau Messie plutôt qu’aux populations massacrées par ce nouveau dieu. La paille et la poutre.
Encore une fois – et je me répète comme un vieux livre – le temps de la réflexion est jugé trop long et trop lent. Il demande bien trop d’effort, d’attention et de concentration. Le suivi et la mise en contexte, sans parler de la vérification des informations de base n’intéressent plus et, pire, ne mobilisent plus.
L’Histoire bégayera. Faute de ne pas avoir intégré les homériques erreurs du passé, la même leçon risque d’être donnée en rediffusion.