Mézières – Denise Serex, une dame au grand cœur…
Hommage
Martine Thonney | Bon nombre de personnes du Jorat, de la Haute-Broye et de Moudon, essentiellement, avaient réservé leur après-midi afin d’accompagner la famille et les proches et de rendre hommage à Denise Serex. Au temple de Mézières, jeudi 26 avril, il a été beaucoup question de «c(h)oeur». En introduction, celui de La Lyre de Moudon interpréta un Tebe Pojem sous la direction de Serguei Tcherkassov et chanta encore deux pièces au cours de la cérémonie. Denise mêla sa voix à cette société ainsi que dans celle d’Intervalles (Bossonnens), de l’Espérance (Mézières) et du Poyet (Moudon). Elle appréciait particulièrement le répertoire classique et s’était mise à apprendre le piano, il y a quelques années. Les mélodies lui tournaient dans la tête et elle les chantonnait en faisant son ouvrage. Assurément qu’à l’école primaire d’Ecoteaux où elle fit ses premières années de scolarité, elle chantait déjà. En tout cas, on apprit qu’elle y était dynamique, voire même «bougillon» et faisait bien rire ses copains… Après sa prim’sup, elle entreprit à Oron un apprentissage de banque. Les chiffres, Denise aimait ça et elle a eu plaisir à travailler à la Raiffeisen de Mézières, puis comme boursière communale de cette même localité. Ses parents, Edith et Emile Gavin, étaient agriculteurs et Denise, née un 5 avril 1941 avait un frère Bernard avec lequel elle s’entendait fort bien. En 1965, elle unit sa destinée à celle de Jean-Paul Serex qu’elle connaissait de longue date, ayant été scolarisés ensemble à Ecoteaux. Ils eurent trois filles et étaient locataires au Moulin de Mézières chez Florian Zweifel. Denise aimait à se remémorer ses plus belles années dans ce coin. Plus tard, la famille s’installa dans sa villa, à quelques mètres du Moulin. Voilà le refuge où toute la famille à mesure qu’elle s’agrandit – avec cinq petits-enfants – se donnait rendez-vous ou arrivait de façon impromptue… c’est selon! Trois des cinq petits-enfants ont proclamé tout haut avec quel amour Denise les a accompagnés dans leur chemin de vie. Ils ont redit leur reconnaissance. M. Quartier, diacre de la paroisse du Jorat, a d’ailleurs comparé les repas autour de la table chez Jean-Paul et Denise avec la distribution de pain et de poissons que Jésus orchestrait en compagnie des nombreux amis qui l’entouraient. L’essentiel étant le partage, donc la bonté du coeur et la générosité. Denise mettait tout son coeur dans les diverses activités exercées au sein de la communauté. A la gym-dames, aux Samaritaines, travaillant lors des prises de sang, des exercices ou de la marche du Général Guisan; lors de la confection savante des canapés le dimanche matin de la vente de paroisse où son imagination débordait; les voyages dans les capitales européennes avec un petit groupe d’amies mordues qui ne laissaient aucune cathédrale ou église sans une visite approfondie. On n’oubliera pas de sitôt le café du mercredi ou samedi au village où les rires fusaient, rien qu’à l’évocation de situations et d’anecdotes parsemée de mots vaudois ou d’expressions cocasses de son cru. Depuis trois ans, des ennuis cardiaques lui faisait des frayeurs nécessitant des allers et retours à l’hôpital. Ces dix derniers jours, après un sérieux AVC, sa famille s’est relayée au CHUV pour l’accompagner dans ces moments éprouvants. Son coeur usé et très fatigué s’est arrêté dimanche 22 avril. Denise, cependant, restera bel et bien dans nos coeurs tant que ceux-ci battront.