Je l’ai rencontrée dans l’appartement qu’elle occupe depuis cinq ans. Quelle vitalité et quelle passion dans le récit de cette maman, grand-maman et jeune arrière-grand-maman !

Martine Thonney | Les perspectives échangées avec sa fille cadette furent animées, les souvenirs aussi. Avec son mari René, maintenant décédé, deux filles ont comblé leur vie.

Arlette Jaoui est née le 25 août 1935 de parents français. L’époque de la guerre, elle l’a vécue de l’intérieur et a suivi son père, militaire, dans ses déplacements entre autres en Algérie. Aînée de six enfants, elle a aidé sa mère dans les travaux familiaux. Bien vite, elle a eu soif d’apprendre et de comprendre ce qui l’entourait et la dépassait. Très tôt, la vie professionnelle l’a happée avec dynamisme.

Depuis maintenant soixante-cinq ans en Suisse, elle garde un souvenir inoubliable de l’Exposition nationale de 1964. Travaillant à ce moment-là à St-François, elle a pu admirer les cortèges des cantons défiler avec costumes et musiques. Elle connut les débuts de l’informatique et se forma à la programmation : banques, agence immobilière lui ouvrirent leurs portes. Jusqu’à sa retraite, elle œuvra à Genève dans l’import-export d’un commerce de tissu.

Madame Jaoui aime les relations humaines : le bénévolat au CHUV dans divers services d’accompagnement aux personnes en difficulté ou en fin de vie fut une période lumineuse.

Artiste autodidacte, elle a exposé ses peintures et sculptures.

Dimanche 24 août, la famille s’est réunie pour des retrouvailles autour d’un bon repas. Le jour J – le lendemain – a vu la municipalité lui apporter vœux et cadeaux. C’était un beau moment empreint de reconnaissance et d’entrain.

N’imaginez pas que cette nonagénaire reste sans rien faire ! Comme la santé ne lui permet plus de marcher sans douleur, tricot, jeux, lecture, TV, musique, cuisine et whats-app occupent ses journées. On les lui souhaite riches en découvertes, en contacts et en ouverture sur le monde.