Marianne Cherpillod, nouvelle nonagénaire à Mézières
Martine Thonney | Au Clos-au-Ré, il fait bon vivre… Quatre générations se côtoient au jour le jour au jardin ou dans les étages de la propriété sous le regard bienveillant et bienfaisant du Théâtre du Jorat dressé juste à côté. Les trois plus jeunes enfants y habitant ont la chance d’avoir dans la maison deux arrière-grands-mamans se prénommant Marianne; l’une – Mme Cavin- a été fêtée en janvier passé pour son nonantième anniversaire. Ce 16 septembre, c’était au tour de la deuxième Marianne de fêter son anniversaire. Marianne Cherpillod, alerte et souriante, accueillait chez elle la représentante des autorités communales, Muriel Preti, qui a tenu à apporter les félicitations d’usage et un superbe bouquet de roses accompagné de bons d’achat dans divers commerces villageois. Une voisine s’était jointe à cet apéro convivial servi par la fille de Madame Cherpillod, Martine, de son époux Jean-Pierre et de leurs enfants. Pour le repas de midi, une trentaine de nièces, de neveux et de proches se retrouvaient pour partager avec la jubilaire la joie d’être ensemble; gageons que les souvenirs, les chants et l’émotion étaient de la partie!
Marianne est née à Vucherens, petite dernière après Frank, Angèle, Odette, Rosette et Jean-Pierre. Ces prénoms rappelleront tout un pan d’histoire aux nombreuses personnes les ayant connus. Leurs parents, Alphonse et Adeline, travaillaient la campagne et Marianne se souvient bien de son infatigable papa. Elle l’entend encore exhorter les siens à «ne pas rester sans rien faire»! Après ses années de scolarité, Marianne partit à Lausanne où elle fit son apprentissage de couturière tout en habitant chez un oncle et une tante. Elle partit aussi en Angleterre puis trouva un emploi chez un fourreur à la rue Centrale. A la suite de son mariage, Martine naquit et Marianne travailla de ses mains à domicile. L’adage de son papa résonnait allègrement à ses oreilles! Lorsqu’elle eut la possibilité d’obtenir un poste d’employée de bureau à l’UBS, elle n’hésita pas et y resta jusqu’en 1986.
Chez les Cherpillod, la musique est chevillée au corps. Marianne a prêté avec bonheur sa voix d’alto à la Chanson de Lausanne, à L’Alouette de Vucherens, au Coquelicot de Bussigny et au Choeur du Théâtre du Jorat. Ce furent de merveilleux moments de complicité et les photos retrouvées en témoignent. Lorsque l’appartement de Mézières fut disponible chez sa fille et beau-fils, elle sauta sur l’occasion de se rapprocher des siens et de son village qui lui est cher. Elle quitta alors la ville de Lausanne qu’elle avait adoptée depuis 1942, non sans retourner souvent chez sa soeur Odette qui y résidait toujours. L’humour est une valeur essentielle pour Marianne; la répartie franche et joyeuse lui fait écho. Quel beau moment on a passé autour de la table en parlant du passé bien sûr et du présent bien animé dans cette maison! Bien qu’un souci de santé lui cause quelques troubles de mémoire, Marianne assure avec le sourire et le tour est joué. On ne peut que souhaiter le meilleur pour elle, pour sa contemporaine et pour son entourage. Faites-lui signe si vous la voyez sur sa terrasse aux beaux jours; elle vous le rendra volontiers.