Maracon – Comptes dans le rouge et refus du projet de limitation de vitesse dans le village
Conseil général du 21 mai
Mercredi 21 mai, les délégués de l’assemblée du Conseil général de la commune de Maracon étaient convoqué pour la première séance ordinaire de 2025. Il était 20h lorsque Samuel Blanc, président, ouvrit les débats.

Les rétrécissements latéraux de la chaussée recalent le préavis
Le 24 mai 2022, une motion chargeant la Municipalité d’étudier le passage à 30 km/h dans la traversée de La Rogivue (route cantonale) avait été déposée. Il fut décidé d’étudier également cet abaissement pour les rues communales du village de Maracon. En 2023, le rapport d’expertise du canton, concluait de refuser le principe de mise en zone 30 du tronçon à travers le village de La Rogivue, recommandant de mettre en place des mesures de signalisation pour sécuriser les cheminements des piétons. En 2024, la Municipalité soumit un premier préavis, refusé par le CG. Elle a donc revu ce dossier et à mandaté le bureau RGR de Lausanne pour étudier la mise en place de la zone 30 en localité de Maracon, pour un coût de Fr. 74’000.-. Un projet présenté par son représentant Olivier Schorer, visant à réduire la vitesse, renforcer la sécurité des enfants, piétons et cyclistes par la mise en place de bandes piétonnes sécurisées, de potelets, la pose d’obstacles en béton et de places de stationnement rétrécissant ponctuellement la chaussée, les signalisations sur les trois entrées de la zone 30, et le marquage des carrefours à priorité de droite. Alors que la commission des routes recommandait l’adoption du projet, la commission des finances, dont l’un des membres s’était désolidarisé, émettait l’avis contraire argumentant la prudence au vu des résultats comptables 2024, la présentation des coûts trop sommaire, le manque d’échéance et le montant des imprévus excessif, tout en n’étant pas opposée au projet. Plusieurs conseillers, partisans de la limitation à 30 s’exprimèrent contre la mise en place de potelets et autres pots à fleurs, qualifiée d’urbanisation et contre la création de nouvelles places de parc, jugées inutiles. Nicolas Fosserat, municipal des routes, argumenta que ce projet repose sur des expériences connues, que s’il est accepté, il devra être soumis à la DGMR* qui doit le valider, mais qu’il est possible de l’alléger. Le préavis fut majoritairement refusé lors des votes.
Péréquation et changement de personnel péjorent les comptes 2024
Le préavis des comptes 2024 annonçait un déficit des comptes de fonctionnement de Fr. 195’438.- alors que le budget prévoyait Fr. 102’772.-, ainsi qu’une marge d’autofinancement négative de Fr. 197’310.-. La commission de gestion qui a procédé à des analyses des pièces comptables, après la validation des comptes par la fiduciaire, exprima son étonnement face au déficit important malgré la reprise de fonds de réserve pour la perte de la péréquation 2023 et pour équilibrer les comptes de l’épuration et de l’eau potable. Elle releva également le montant du capital de Fr. 62’734.04, comme le plus bas de ces 40 dernières années. Didier Fattebert, syndic et responsable des finances, expliqua ce résultat par la facture cantonale des charges dues à la part de la péréquation de Fr. 151’946.- non prévue au budget, par plusieurs changements au sein du personnel, impliquant des frais de formation et une augmentation du taux de travail de la secrétaire, des coupes en forêt urgentes dues au bostryche ainsi qu’un amortissement non pris en compte lors de l’élaboration du budget. Après plusieurs échanges, la commission releva le risque futur d’un capital négatif et souhaita attirer l’attention sur la détérioration des finances communales tout en recommandant l’adoption du préavis. Le syndic souligna que la situation n’était pas dramatique que 2024 a été une année difficile en comparaison à 2022 et 2023 qui furent de bonnes années et qu’avec le nouveau programme de comptabilité MCH2, tous les actifs, aujourd’hui à zéro dans le bilan devront être activés. Les comptes furent approuvés.
Lors de son exposé sur le rapport de gestion, la commission de gestion suggéra de l’étoffer avec plus de données, elle releva l’augmentation des heures de vacations et leurs disparités, invitant à redistribuer les tâches, tout en recommandant l’adoption du rapport. Au terme des remarques, le syndic se dit agacé de ressentir une volonté de la commission de laisser planer le doute sur la gestion de la commune. « Il ne s’agit pas d’accusation mais notre intention est d’apporter des éléments pour éclairer le Conseil » répondit un représentant de la commission. Le Conseil accepta le rapport de gestion.
Demande de crédit pour les bureaux communaux
Le bon déroulement des travaux d’entretien du collège de Maracon, ont occasionné un reliquat financier de Fr. 140’000.-. La Municipalité propose d’utiliser un montant de Fr. 40’000.- pour effectuer des travaux de rafraîchissement dans les locaux du bureau communal et de la salle de municipalité afin de fournir un cadre de travail plus agréable au personnel communal. La commission des bâtiments et celle des finances recommandèrent d’accepter la demande de crédit pour ces travaux qui débuteraient dans le courant de l’été. Elles furent suivies par le Conseil.
Créer un abri de protection civile ou verser le fonds de réserve Abri PC au canton ?
Le dernier préavis concernait la demande de crédit de Fr. 50’000.- pour l’étude de faisabilité d’un abri de protection civile (PC) à La Rogivue. Une réserve de Fr. 353’611.- figure dans les comptes communaux, issue des montants versés par les propriétaires ayant choisi de ne pas créer d’abri PC dans leurs bâtiments. Elle est attribuée exclusivement à la création de places en abri PC ou devra être restituée au canton. Aussi la Municipalité s’est plongée dans la possibilité de construire un abri PC de 200 places, ce qui permet la réalisation de locaux sans installation sanitaire complexe, ni cuisine, sur la parcelle 520 de La Rogivue, un emplacement proche d’un arrêt de bus, sur une parcelle propriété de la commune en zone d’utilité publique et aux abords proche d’un parking, pour un montant évalué à Fr. 880’000.- et bénéficiant de subventions. Les locaux pourraient faire office de caves pour les logements actuels du collège et pour d’éventuels logements qui pourraient voir le jour sur l’abri. La validation du préavis permettra de confirmer le choix de l’endroit, d’étudier l’avant-projet, de permettre la mise à l’enquête. La commission des bâtiments proposa de partager ce préavis en deux étapes, la première s’arrêtant avant la mise à l’enquête pour un montant de Fr. 20’000.-. Quant à la commission des finances, elle releva l’obligation de restitution au canton des Fr. 353’611.- à la fin de l’année en cas d’abandon du projet. Déplorant les travaux faits dans l’urgence, elle s’interrogea sur l’opportunité de faire ces travaux au vu des finances communales et recommanda de refuser le préavis.
Didier Fattebert souligna qu’un premier courrier pour le paiement de ce fonds de réserve au canton était parvenu il y a quelques années mais que le bulletin de versement était arrivé ce printemps. Ce fonds de réserve est une ligne dans le bilan, ces montants ont été investis dans la trésorerie courante. En cas de remboursement, il nécessiterait un emprunt bancaire. La création de cet abri serait utile pour le collège et La Rogivue-Expo de plus un DDP (droit de superficie) construit en-dessus serait financièrement intéressant. Après de nombreuses questions et discussions, la proposition amenée par la commission des bâtiments, soit de démarrer le projet, allant du choix du bureau de pilotage, d’effectuer les sondages in situ et de préparer l’avant-projet et l’implantation pour Fr. 20’000.- fut accepté par la majorité de l’assemblée.
Après ces longs débats nourris, les Municipaux apportèrent quelques informations. Relevons l’annonce de Patricia Zeller qui ne se représentera pas au poste de municipale pour la prochaine législature et les démissions pour la même échéance du président du Conseil et de Débora Degen, sa secrétaire. Il était plus de 23h lorsque Samuel Blanc mis fin à la séance.
*DGMR : Direction générale de la mobilité et des routes