Le dimanche 24 septembre dernier, la localité était l’hôte d’une étape de la coupe suisse de vélo trial.  L’occasion pour les 88 participants de gagner des points avant la fin de saison. Reportage.

Loin des projecteurs d’autres disciplines de la petite reine, le vélo trial fait figure de niche dans le domaine. Pourtant, le spectacle est au rendez-vous lorsque l’on parle de trial, et cette avant-dernière manche de la saison n’a pas failli à la règle. De bois, de béton ou de granit, les obstacles s’élevaient parfois de plusieurs mètres. Si pour les membres du Vélo Trial Broye Jorat (VTBJ), la hauteur est devenue presque habituelle, le lieu de la compétition est significatif : « Notre club a vu le jour ici il y a plusieurs décennies, nous voulions revenir sur son lieu d’origine pour cette épreuve », détaille Olivier Butty, président du VTBJ depuis 2022 et ancien président du comité d’organisation de la Glânoise. Pour lui, cette manche de coupe suisse possède un esprit plus convivial qu’une course de VTT.

Philosophie familiale

« En coupe Suisse, il n’y a pas d’enjeu financier. Le vainqueur repart avec un pack de bières brassées spécialement pour le club, tandis que le dernier rentre avec un pack de souvenirs », expose Olivier Butty. Si le trial est une grande famille de passionnés, les athlètes étaient néanmoins présents pour la victoire. Au total, ils étaient 88 à s’élancer à tour de rôle au guidon de leur vélo. Originaires de France, de Belgique et bien sûr de Suisse, les cyclistes étaient répartis dans huit catégories. « J’ai couru en Master », explique Loïc Rogivue. « Une catégorie qui peut se comparer aux vétérans », rigole l’habitant d’Oron âgé de 24 ans.

Afin de construire les différentes zones d’obstacles, il aura fallu 70 tonnes de matériel : « Cette journée représente une semaine de travail à cinq », confie Olivier Butty. Un travail non rémunéré car, comme dans bien d’autres manifestations, le bénévolat permet de faire vivre l’événement. Pour cette manche de la Swisscup, 70 volontaires ont été nécessaires pour gérer les athlètes et les 500 visiteurs qui ont fait le déplacement sur la place du village de Ropraz.

Interview de Tom Blaser Vice-champion suisse

Le Courrier : Vous êtes l’un des favoris du Vélo Trial Broye Jorat (VTBJ) et l’un des meilleurs du pays. Vous n’avez pas pu monter sur votre vélo aujourd’hui, pourquoi ?

Tom Blaser : J’ai malheureusement chuté la semaine dernière lors de l’étape de la Swisscup à Delémont. Je me suis fait opérer rapidement l’avant-bras, mais il faudra attendre trois mois au minimum avant de reprendre le trial.

Le Courrier : Votre saison s’interrompt brutalement, où vous situez-vous dans le classement national ?

Tom Blaser : Pour l’heure, je suis vice-champion suisse et 11e en coupe du monde. J’ai été quatre fois champion suisse. Si ces médailles permettent de décorer mon intérieur, l’objectif n’est pas là. Car le trial, c’est avant tout de partager de bons moments avec les amis.

Le Courrier : Vous avez 26 ans, pourtant, vous êtes l’un des plus anciens membres du Vélo Trial Broye Jorat, expliquez-nous ?

Tom blaser : J’habite entre Berne et Thoune. Lorsque j’étais enfant, nous avons cherché avec mes parents un club de vélo trial qui disposait d’une salle intérieure pour que je puisse m’entraîner en hiver. Nous sommes tombés sur celui-ci et avons adoré l’ambiance générale.

Le Courrier : Pour obtenir un niveau comme le vôtre, on imagine que la passion ne suffit pas. Quelle est votre cadence d’entraînement hebdomadaire ?

Tom blaser : Maintenant que je travaille, il est plus difficile de dégager du temps pour rouler. Mais je dirais que je m’entraîne cinq fois par semaine. Durant la saison froide, je passe beaucoup de temps ici, au sein du VTBJ.