Lutry – Prolonger le coup de pouce à la mobilité des jeunes jusqu’à 25 ans ?
Conseil communal du 12 mai

En vigueur depuis le 1er janvier 2024, une subvention de 100 francs maximum permet aux jeunes de financer leur abonnement de transport en commun durant l’année de leurs 18 ans. Un nouveau postulat demande de prolonger cette aide jusqu’à leurs 25 ans.
La mesure actuelle consiste à verser une aide de 100 francs pour l’achat d’un abonnement Mobilis à chaque jeune domicilié dans la commune au moment de ses 18 ans. L’idée présentée aujourd’hui garde le même principe, mais jusqu’à l’âge de 25 ans. « C’est une incitation concrète, simple et utile à adopter les transports publics », a rappelé Charles Chevalley. Face au succès de la mesure en vigueur, ce sont 4300 francs qui ont été versés en 2024 pour une trentaine de bénéficiaires. Dans son postulat, il insiste sur le caractère ponctuel de l’aide actuelle, limitée à une seule année, et souhaite transformer ce soutien en une subvention plus durable.
L’enjeu est double, encourager la mobilité douce sur le long terme et soutenir le pouvoir d’achat de jeunes adultes encore en formation ou en début de parcours professionnel.
Le texte demande à la Municipalité d’examiner la faisabilité financière, administrative et pratique de cette extension, et d’évaluer les critères d’éligibilité possibles ainsi que les modalités concrètes d’octroi. « Ce n’est pas une mesure automatique : elle doit rester ciblée et raisonnable, mais surtout pérenne », a précisé le conseiller.
Le postulat a reçu un accueil globalement favorable. Guy Minder a appuyé la démarche avec une image technologique : « Si on commence avec un smartphone Apple, on reste Apple. C’est pareil avec les transports, si on apprend à s’en servir tôt, on garde le réflexe », analyse le conseiller. Mais le postulat n’a pas fait l’unanimité. « Autant le premier postulat m’avait séduit par son aspect d’échantillonnage, autant celui-ci me dérange. Car il propose une sorte de gratuité financée par la commune. Ne sommes-nous pas en train d’habituer la jeune génération à demander des subventions dès que cela est possible », réagit Vincent Arlettaz. Un commentaire jugé contradictoire pour Guy Minder : « Je suis surpris de votre intervention monsieur Arlettaz, car vous aviez déposé un postulat pour améliorer le pouvoir d’achat des Lutryens, et ce texte va exactement dans ce sens ». Après plusieurs autres prises de parole, la présidente, Charlotte Mathis, procède au vote. Le texte est accepté par 35 voix, 29 non et 9 abstentions. La Municipalité est désormais chargée d’étudier les contours d’une mise en œuvre concrète, avec un coût annuel estimé entre 30’000 et 40’000 francs.
Des bâtiments publics en route vers l’efficience énergétique
Le Conseil a accepté un crédit d’investissement de 2,78 millions de francs pour rénover et assainir énergétiquement onze bâtiments communaux. Un programme découlant d’une motion acceptée en 2019, avec pour objectif une baisse significative des émissions de CO₂ et une réduction de la consommation énergétique.
Parmi les édifices concernés : le collège des Echerins, un ancien domaine vigneron, le stand de tir de la route de Savigny, une garderie, un restaurant, les locaux de la voirie ou encore des immeubles mixtes. Tous ces bâtiments ont été sélectionnés pour leur vétusté et leur gourmandise énergétique. « Ce sont les priorités techniques qui ont guidé le choix de cette première étape », a précisé le municipal Pierre-Alexandre Schlaeppi, en charge des bâtiments.
La commune collabore avec le centre de compétence Energo pour cibler les interventions les plus efficaces. Les économies prévues s’élèvent à 220’000 kWh par an. Ce projet s’inscrit dans les engagements pris par Lutry dans le cadre du Plan climat vaudois et de la Stratégie énergétique 2050. A terme, ce sont 42 bâtiments communaux qui seront progressivement assainis.
Moderniser l’Hôtel de Police ?
Autre projet concernant le bâti, celui de la transformation de l’Hôtel de Police. Pour réaliser une analyse complète sur cette démarche, la Municipalité sollicite un crédit d’étude de 300’000 francs. Le bâtiment, acquis en 2005, abrite le siège de la Police Lavaux depuis 2011. Face à l’augmentation des effectifs et des missions, les locaux sont devenus inadaptés : saturation des espaces, organisation inefficace, conditions d’accueil peu satisfaisantes.
Accepté par le Conseil, l’étude devra examiner diverses hypothèses : rénovation complète, réaffectation des espaces, intégration des annexes. Elle prendra aussi en compte les aspects financiers, techniques et réglementaires. L’objectif est clair : garantir aux agents des conditions de travail modernes et améliorer l’accueil du public.
Comptes maîtriséspour Police Lavaux, mais flou comptable sur les contraventions
Olivier Rodieux, membre du comité directeur de Police Lavaux, a présenté les comptes 2024 de la Police régionale : « Le coût net pour les communes s’élève à 5,98 millions de francs, soit 9 % de moins que prévu, générant une économie de 382’000 francs pour Lutry ». Une réduction due en partie à un sous-effectif persistant du corps de police : 47,3 postes à plein temps (ETP) sur les 53,1 budgétés, représentant 495’000 francs d’économies salariales.
Mais un point a surpris plusieurs conseillers : la nouvelle méthode de comptabilisation des contraventions, désormais inscrites à 100 %, ces amendes ont généré 790’000 francs supplémentaires en comparaison avec 2023 : « Si je comprends bien, près de 800’000 francs n’étaient pas enregistrés auparavant. Comment peut-on expliquer une telle différence ? », s’est étonnée une élue. Aucune réponse claire n’a été apportée ce soir. Le municipal Patrick Sutter a promis des explications lors de la prochaine séance.
Pas de gratuité pour les enfants sur la ligne TL 68/69
Autre sujet lié à la mobilité : la réponse de la Municipalité au postulat de Alessandra Silauri, qui proposait la gratuité ou un tarif préférentiel pour les enfants utilisant les lignes TL 68 et 69. Si la démarche est saluée sur le fond, la Municipalité a rappelé les limites de compétence tarifaire, les implications financières et les risques d’inégalité entre usagers. Elle met en avant le subventionnement déjà existant des abonnements Mobilis pour les élèves. La réponse a été acceptée par 36 voix contre 15 et 12 abstentions.
Communication municipale
La commune a présenté ses comptes 2024, qui se soldent par un déficit de 704’676 francs. Ce résultat, meilleur que prévu, s’explique notamment par un retour péréquatif de 4,2 millions de francs ainsi que par des économies dans les charges de fonctionnement. Malgré cela, l’endettement brut a fortement augmenté, passant de 5 à 14 millions de francs.
Concernant l’école du Grand-Pont, le projet de rénovation et d’agrandissement du pavillon sud – initialement adopté en 2024 pour un montant de 10 millions de francs – a été revu à la baisse. A la suite d’oppositions, le deuxième étage a été supprimé et le volume du bâtiment réduit. Le permis de construire a été délivré le 22 avril 2025.
Dernière communication de l’exécutif : l’actualisation des exigences techniques et esthétiques en matière d’installation de panneaux photovoltaïques dans les secteurs de la Commune soumis à protection. Menée en collaboration avec la DIREN et la DGIP cette démarche, actualise les critères définis en 2011 et formule des recommandations pour une meilleure intégration des installations solaires, en tenant compte des caractéristiques architecturales locales.