Lutry – Imposition communale prolongée jusqu’en 2025
Conseil communal du 30 octobre
Les élus lutryens se sont prononcés pour maintenir le point d’impôt actuel pour les deux prochaines années. Un rendez-vous politique qui a également permis de changer le règlement des taxis pour aligner leurs tarifs sur ceux de la capitale vaudoise.

Le président, Guy Wolfensberger, ouvre cette séance du 30 octobre avec l’assermentation d’une nouvelle conseillère communale. En effet, Catherine Desaules succède à Lloyd Fletcher. Après l’adoption du procès-verbal de la séance précédente, la conseillère Valérie Dormenval dépose un postulat afin que la Municipalité étudie une stratégie pour augmenter le nombre d’arbres sur le territoire communal : « 10’000 arbres pour 10’000 habitants », annonce la postulante.
Autre thématique abordée avant d’attaquer le premier préavis, les structures préscolaires : « Il s’agit d’une motion pour un développement ambitieux des places d’accueil de jour des enfants », expose Killian Duggan au nom du groupe des Verts et Indépendants.
Des taxis au même prix qu’à Lausanne
Historiquement, c’est en 1964 que les communes d’Epalinges, Lausanne, Prilly, Pully et Renens ont fondé le Service intercommunal de taxis de l’arrondissement de Lausanne. Il faudra attendre près de quarante ans (2003) pour que ces communes se regroupent en association. Mais depuis le 1er janvier 2020, une nouvelle règlementation apposée par le canton change la donne : « Depuis cette date, les chauffeurs professionnels doivent être en possession d’une autorisation cantonale et communale s’ils veulent exercer leur activité », indique le guichet virtuel du canton.
Un changement qui oblige la commune de Lutry à adapter son fonctionnement en la matière : « La Municipalité a dû choisir entre s’occuper elle-même des taxis, ou adhérer à l’Association de communes pour la région lausannoise pour la règlementation du service des taxis », détaille la rapporteuse de la commission chargée d’étudier cet objet, Monique Weber-Jobe. Pour faire simple, il s’agit d’intégrer Lutry dans la région lausannoise. « Les limites de tarifs seront déplacées à l’est. Ainsi, les tarifs seront identiques à ceux de la capitale ». Hormis l’avantage d’un coût réduit pour les consommateurs, la Municipalité devra examiner le nombre de places nécessaires : « Cela impliquera un certain nombre de contrôles de la part de l’APOL afin d’éviter que les taxis venant de Lausanne stationnent à Lutry. »
« Les limites de tarifs seront déplacées à l’est.
Ainsi, les prix seront identiques à ceux de la capitale »
Monique Weber-Jobe, à propos de la nouvelle
réglementation du service des taxis
Du côté financier, la charge est jugée comme « absorbable » par la commission des finances (CoFin). Puisque cette dernière expose que l’adhésion à l’Association implique une participation de 1.90 franc par habitant, soit une somme annuelle d’environ 20’500 francs. Accessible financièrement tout en augmentant l’offre de transports, ce texte séduit les élus, puisque ces derniers acceptent ce préavis à l’unanimité.
Taux d’imposition reconduit
Si Lutry possède le point d’impôt le plus faible du canton avec 54 points, les feux sont au vert pour maintenir ce quota : « Les recettes fiscales sont sur une tendance positive et la mise à jour des divers plans d’investissements montre que certains ne pourront pas se faire. Comme par exemple, le projet des bus à haut niveau de service (BHNS) », lance Vincent Arlettaz, en remplacement de Ludovic Paschoud (président de la CoFin). « Il apparaît également que les finances communales permettent de faire face aux autres investissements pour les deux prochaines années ».
Le système péréquatif est également pris en considération dans ce préavis. Puisque le nouvel accord entre canton et communes inverse les rôles. Pour rappel, la péréquation a fortement pénalisé les finances de nombreuses communes vaudoises depuis les années 2000. Lutry ne faisant pas exception à cette règle, le nouveau texte qui réduit la taxe prélevée par le canton entrera en vigueur dès 2025. « En gros, la commune de Lutry économiserait 500’000 francs par année. Aujourd’hui, il n’apparaît pas utile de modifier les règles d’imposition pour les réajuster dans un sens contraire dans deux ans ». Après quelques précisions, les élus acceptent de maintenir le point d’impôt actuel.
Réponses de l’exécutif
Lors de précédentes séances, des postulats et autres motions avaient été déposés par des conseillers. La Municipalité a répondu à ces requêtes. Notamment en ce qui concerne d’examiner la possibilité d’offrir un abonnement demi-tarif aux Lutryens l’année de leur 18 ans : « La Municipalité estime dès lors qu’offrir un abonnement demi-tarif à tous les jeunes de notre commune ne serait pas forcément équitable vis-à-vis du reste des Lutryennes et Lutryens », cite l’exécutif. Néanmoins, cette réponse séduit le postulant, Charles Chevalley. Car la Municipalité a décidé qu’à partir du 1er janvier 2024, chaque Lutryen qui achètera un abonnement de transports publics l’année de ses 18 ans (abonnement demi-tarif, abonnement de communauté́ tarifaire Mobilis, abonnement général CFF, etc.) pourra se faire rembourser jusqu’à 100 francs sur présentation d’un justificatif valable.
Postulat et motion reportés à la prochaine séance
Après de brèves discussions autour du postulat « 10’000 arbres pour 10’000 habitants » et de la motion « Un plan pour un développement ambitieux des places d’accueil de jour des enfants », les élus font appel à l’article 107 du règlement du Conseil. Ce texte autorise les membres à reporter certains objets ne respectant pas la procédure, ceci dans le but de pouvoir examiner chaque thématique en commission. Par ailleurs, ces deux sujets seront intégrés à l’ordre du jour de la séance du samedi 9 décembre prochain.