Le budget 2025 est prévu avec un déficit de 3,4 millions de francs. Si la nouvelle péréquation pourrait mieux faire passer la pilule, une augmentation d’impôts sur le moyen terme est envisagée. 

C’est la soupe à la grimace du côté des finances lutriennes. Dans le budget 2025, qui sera présenté début décembre au Conseil communal, la Municipalité envisage un déficit de 3,4 millions. La faute à une augmentation des dépenses courantes mais également à moins d’entrées fiscales, qui étaient prévues à la hausse. Résultat : la possibilité d’une augmentation des impôts est sur toutes les lèvres. « Nous sommes conscients que ce ne seraient pas des mesures populaires, admet Etienne Blanc, municipal en charge des finances. Mais avec un tel taux d’imposition, nous ne pourrons plus faire face aux investissements qui nous attendent. » Car Lutry, avec ses 54 % de taux d’imposition, est une des communes du canton les plus attractives. Etienne Blanc rassure toutefois : « Il faudra plusieurs exercices négatifs avant de penser à une augmentation du taux d’imposition. Mais il faut que les citoyens s’y attendent, si l’on veut continuer à offrir des services dignes d’une ville de 11’000 personnes. »

Des investissements qui n’attendent pas

Des services qu’il faut maintenir en état et dans lesquels il faut investir. C’est le cas notamment des infra-structures scolaires. Chaque année, la commune crée des places d’accueil scolaires et parascolaires, pas assez cependant pour suivre l’augmentation de la demande, qui ne cesse de grandir. « Comme dans chaque commune, il nous faut non seulement des locaux, qui doivent suivre des normes très strictes et surtout très coûteuses, mais aussi trouver du personnel. Et ce personnel, il est rare et on se l’arrache entre les communes. »

Huit nouvelles classes devront être ouvertes à la prochaine rentrée, provisoirement installées au sud du collège du Grand Pont, en attendant le nouveau collège de La Combe. Rien que ce projet-là s’approche des 50 millions d’investissements. Nouveaux collèges, réfection du port, de la STEP, de la route de La Conversion, réaménagement de La Lutrive, bus à haut niveau de service (BHNS), ce sont en tout une dizaine de projets dans lesquels la ville devra investir sans attendre.

« Ce sont des investissements qui devront certes encore être acceptés par le Conseil communal, mais qui ne pourront pas attendre longtemps. Pour les réaliser, nous devrons certainement nous endetter, admet Etienne Blanc. »

La nouvelle péréquation pourrait optimiser les finances

Un point positif permet d’adoucir les mauvaises nouvelles : la nouvelle péréquation intercommunale, qui entrera en vigueur en 2025, devrait afficher une facture moins élevée pour Lutry qu’auparavant. Etienne Blanc se montre optimiste quant à ses effets : « Aujourd’hui, cette péréquation nous coûte extrêmement cher, nous sommes parmi les plus gros contributeurs au niveau cantonal et les comptes 2025 dépendent beaucoup de sa nouvelle version. Normalement, la facture sociale et les coûts de la santé seront mieux pris en charge par le canton, et nous estimons qu’à moyen terme, la nouvelle péréquation aura un effet bénéfique sur notre commune, ce qui n’est pas le cas pour le moment. »

Difficile encore de prévoir les comptes 2024, même si les estimations annoncent un résultat plus compliqué qu’espéré. Ce budget 2025 sera présenté au Conseil communal le 7 décembre prochain.