L’eau à la cave dans tout le district
Les pluies diluviennes survenues à la mi-novembre ont provoqué des inondations et mobilisé les services de secours. Si les cours d’eau restent vulnérables, l’heure est au constat.
Mercredi 15 novembre, après les fortes précipitations, la région panse ses plaies. L’heure est au constat. On démarre en douceur, des zones les moins touchées, à celles qui ont été le plus secouées.
Dans l’Est lausannois, seules des inondations de cave ont été recensées : « Nous avons été relativement épargnés. Le niveau d’eau des rivières était élevé, mais aucune n’a débordé », détaille Sébastien Baehler, commandant du SDIS Ouest-Lavaux (Belmont/Lausanne – Lutry-Pully-Paudex).
« Nous sommes intervenus à sept reprises. Des actions qui ont nécessité 25 pompiers ». Dans la région oronaise, on a frôlé le pire. Comme explique Didier Petter, responsable des services de voirie : « Le niveau du Grenet à Châtillens était à quelques centimètres en dessous de la digue ». La récente installation a permis d’éviter de revivre les événements de 2015, où le lit du ruisseau s’était invité dans les immeubles en face de la gare.
« Le niveau du Grenet, à Châtillens, était à quelques centimètres en dessous de la digue »
Didier Petter, responsable des services de voirie d’Oron
Pour protéger les autres habitations du territoire communal, trois équipes de la voirie ont patrouillé durant toute la journée de mardi. Mais pour diminuer au maximum les interventions des pompiers, Didier Petter et ses hommes interviennent également en amont : « A la vue de la météo annoncée, nous avons réalisé un drainage en urgence Aux Marouettes à Palézieux-Gare, l’objectif était d’empêcher que la boue recouvre le parking P+R le jour des intempéries ». Toujours en termes d’anticipation, les grilles qui permettent d’évacuer l’eau des routes ont été nettoyées, tout comme les gueules du loup et les peignes à embâcles. Ces petits barrages, appelés également peigne de ruisseau, sont réalisés la plupart du temps en matière naturelle afin de réduire le risque d’une obstruction des conduites d’eau.
Dégâts sur une maison
« Mardi, c’est là que tout a commencé » se remémore Yannick Arnould, commandant du SDIS Oron-Jorat. « Vers 9 heures du matin, une maison à Vuibroye se retrouve avec une importante quantité d’eau contre ses façades ». En même temps qu’un drainage est réalisé par la voirie, les hommes des feux bleus évacuent l’eau qui s’est infiltrée dans la cave de l’habitation.
Pour le major et le corps des pompiers, tout s’intensifie dans l’après-midi. A 16h07, six appels retentissent d’un coup dans la caserne. Au vu de la situation, un poste de commandement local est activé : « Un PCA permet de désengorger la centrale cantonale et nous permet de gérer les alarmes sur les quatre sites de notre SDIS ».
44 alarmes au total
Les pluies de mardi auront mobilisé tout l’effectif des pompiers du SDIS Oron-Jorat, à savoir un total de 55 hommes et de huit véhicules. En à peine une douzaine d’heures, ces événements représentent 300 heures/hommes.
Le mot des pompiers
Le SDIS Cœur de Lavaux sous l’eau
Martijn Sassen | En ce mois de novembre 2023, la région de Lavaux a été particulièrement touchée par des orages. Le SDIS Cœur de Lavaux est sorti à plusieurs reprises pour des inondations, des chutes d’arbres, et des préventions de chute d’objets.
Durant le week-end du 3 au 6 novembre, une tempête a traversé la région. Les communes de Bourg-en-Lavaux, Forel, et Savigny ont été les plus touchées. Nous sommes intervenus à 9 reprises en l’espace de 20 heures, dont 6 fois dans la nuit de samedi à dimanche. Les fortes pluies, les vents élevés ainsi qu’une panne d’électricité de 8 heures ont contribué à l’ampleur de cet événement. La police et la voirie de Savigny nous ont aidés durant cette période.
En finalité, plus de 29 de nos sapeurs ont été mobilisés, comprenant aussi bien des membres du DPS (détachement de premiers secours), que du DAP (détachement d’appui). Cinq véhicules ont été employés ainsi que de nombreux moyens matériels.
La semaine suivante, le mardi 14 et mercredi 15 novembre, notre secteur a de nouveau été touché par des averses. La première alerte d’inondation est arrivée à 13h03. Avec deux nouvelles inondations, un PCA (poste de commandement avancé) a été mis sur pied à 14h30. A partir de ce moment, nous avons reçu 46 alertes supplémentaires.
Le débordement du Forestay a causé des inondations multiples à Puidoux, touchant 7 bâtiments voisins. Un PC (poste de commandement) dédié a été mis en place pour gérer ces engagements.
Point de situation mercredi à 1h, douze heures après la première intervention: la majorité des missions sont abouties, avec du matériel laissé chez certains sinistrés. Deux inondations supplémentaires ont eu lieu mercredi.
Lors de ces interventions, nous avons pu compter sur la gendarmerie, les services de police locaux, la DGMR, la DGE, la voirie de Bourg-en-Lavaux, la protection civile Lavaux-Oron, le service logistique ECA, JDC Electricité, les entreprises de curage et de génie civil, ainsi que les instance politiques communales. Le SDIS La Mèbre a également prêté main forte avec un renfort matériel.
Pour résumer, nous sommes intervenus à 52 reprises sur les communes de Bourg-en-Lavaux, Chexbres, Forel, Puidoux, et Savigny. Au niveau des effectifs, 58 de nos sapeurs sont intervenus, dont 43 du DPS et 15 du DAP. 9 véhicules ont été utilisés, soit tous nos véhicules hormis les tonnes-pompes (réservés pour d’éventuels feux).
Pour conclure, le SDIS Cœur de Lavaux est sorti à 63 reprises entre les 2 et 15 novembre pour des interventions liées aux intempéries. Chaque année, nous remarquons une hausse dans la quantité et l’intensité de ces orages. Dans le cadre de ces missions, nous avons pu mettre à profit nos nouveaux équipements «protection à l’objet» et nos nouvelles pompes grand débit. Nous tenons à remercier tous nos sapeurs (volontaires), ainsi que les partenaires qui sont intervenus.
