Le vertige des falaises Gilles Paris – Editions Plon
Milka. |. Le hasard fait souvent bien les choses. C’est en suivant d’un œil le téléjournal que j’entends cet auteur qui est interviewé par la journaliste sur le plateau. Comme je ne connais pas ce nom, je suis d’une oreille et apprends que c’est lui qui a écrit «Autobiographie d’une courgette» adapté au cinéma avec le succès que l’on sait. Mais ce n’est pas suffisant pour me convaincre de le lire, c’est quand je l’ai entendu dire qu’il s’était mis dans la peau de l’héroïne, une gamine de 14 ans (pardon, une jeune fille de 14 ans), que ça a commencé à m’interpeller. Ni une ni deux, mail à l’éditeur, réception dans les deux jours. Encore en lecture sur le polar précédent, je décide de le mettre au-dessus de ma PAL (pile à lire). Et samedi matin, atteinte d’une flémingite aigüe que rien ne semblait pouvoir soigner, je me plonge dans ce roman. Je n’en suis d’ailleurs pas sortie puisque à part les repas et les courses, je suis restée accrochée à ce livre, à tel point que je l’ai fini le même jour. Je n’ai qu’un mot: une pépite! Ce que je n’ai pas aimé? Rien! Ce que j’ai aimé? Tout! Mais spécialement la façon dont c’est écrit. Des petits chapitres de trois pages, et c’est chaque fois consacré à un des personnages qui s’exprime.
L’histoire: sur une île sauvage, que je n’ai pas pu situer mais peu importe, vit Marnie, adolescente effrontée et fragile. Sa particularité, elle aime marcher tout au bord des falaises, là où la terre s’effrite, flirtant sans cesse avec le danger. Elle vit sur cette île dans une maison de verre et d’acier construite par son grand-père, avec sa grand-mère Olivia, sa mère Rose et l’assistante de sa grand-mère Prudence. On suit cette adolescente un peu sauvage, qui peut disparaître plusieurs jours et revenir comme si de rien n’était. On sent l’indulgence de sa grand-mère qui lui pardonne tout, mais qui détient les clés d’un ou plusieurs secrets. C’est un monde de femmes, je dois dire, dans lequel les personnages masculins ne se montrent pas vraiment à la hauteur. Cette grand-mère, personnage très important qui a la main mise non seulement sur toute la famille mais sur toute l’île et ses habitants. Un monde clos que Marnie ne voudrait quitter pour rien au monde. Et au moment où on pense déceler certains indices qui nous permettraient d’éclaircir ces lourds secrets de famille, voilà que tout ce qui paraissait clair ne l’est plus du tout, on ne sait plus si c’est réel ou imaginaire. Très déstabilisant! Mais prenant!
Un très très bon bouquin. J’aurais pu penser qu’il était écrit par une femme car la sensibilité et l’intuition y ont une grande place. Alors chapeau Monsieur Paris d’y avoir mis assez de sentiments pour que ce ne soit pas qu’un simple polar. Je pense qu’il peut intéresser aussi bien les femmes que les hommes.