Le trafic routier actuel exige toujours plus d’attention, à la campagne comme en ville
Gérard Bourquenoud | Chaque fois qu’un accident grave se produit sur nos routes cantonales, on entend des « distributeurs de conseils » proposer des solutions pour diminuer le nombre de victimes, critiquer les mesures prises par les organes compétents, tout régler avec des si… et des mais… Tout cela émane d’une intention louable, mais dont les effets restent limités. Les récriminations contre les automobilistes ne servent à rien, car ces derniers savent que la mécanisation et la motorisation impliquent des dangers. Ils connaissent aussi les appels à la prudence, les rappels que l’on découvre sur les voies de circulation. Malgré cela, certains n’apportent aucune attention à la vitesse qu’ils roulent, alors que dans un village, le risque d’accident est présent à chaque instant.
La psychologie du comportement est essentielle
Le manque d’attention ou de conscience fait que des conducteurs commettent, parfois sans le vouloir, des imprudences qui sont très souvent impardonnables. Nous ne parlerons pas de l’ivresse, car elle constitue un crime au volant. Chez nous comme ailleurs, la lutte contre les chauffards, en particulier de certains motards, ne saurait ralentir la crainte du gendarme qui est le commencement de la sagesse. La seule solution sera de juguler les automobilistes qui ont tendance à montrer la puissance de leur voiture. Dans un pays voisin du nôtre, trop d’enfants sont mortellement blessés chaque jour. En Suisse, les accidents graves sont beaucoup moins nombreux du fait que les automobilistes respectent semble-t-il nettement mieux les consignes de vitesse dans les localités et à l’approche des écoles. La psychologie du comportement dans la conduite d’un véhicule joue aussi un rôle important, en particulier sur les routes
cantonales.
Prise de conscience du risque
Chaque conducteur se souviendra que s’il aperçoit un enfant cheminant sur la route, il doit redoubler d’attention et de prudence et, pourquoi pas, ralentir. Une étourderie et le gosse, voire l’adolescent, change brusquement de direction. Le voilà sur la chaussée et… hélas sous la voiture ou la moto. Que
l’enfant circule à pied ou à vélo ne change guère à la situation. La fatalité n’est pas toujours responsable d’un accident. Vous passerez dix ou trente fois au même endroit sans courir ou faire courir un risque quelconque. Puis, une minute fatale suffit pour que l’irrémédiable se produise. C’est précisément ce que doit craindre le conducteur: la routine qui rassure et qui lui cache le danger véritable. Les conséquences, tragiques pour tous, doivent nous inciter à multiplier l’attention et avoir un œil, si ce n’est deux, sur le compteur du tableau de bord, une main sur le cœur, l’autre sur le volant et un pied sur le frein. Tout cela s’exprime par la lucidité. Il est évident qu’il appartient aussi aux pouvoirs publics de mettre à la disposition de tous les usagers de la route, des voies adaptées à la vitesse des véhicules d’aujourd’hui et tout ce qui implique la sécurité des cyclistes et des piétons. Il y a également encore trop de chaussées déficientes qui concourent à augmenter le nombre d’accidents et de victimes innocentes.