Le Mot’occase de Palézieux n’est plus. Vive le Moto’troc d’Ursy
C’est surtout une philosophie de vie à découvrir le 7 mai
Eric Moser | Après plus de 30 ans d’existence, le Mot’occase de Palézieux ne vivra pas de nouvelle édition. La présidente et son comité ont remis les clés, ou plutôt la date au Macadam Moto Club d’Ursy. Le Mot’occase de Palézieux devient le Moto’troc d’Ursy.

Le Mot’occase de Palézieux c’est, ou plutôt c’était, avant tout une histoire de passionnés bécane, mais aussi de bricoleurs. On y trouvait de tout. Des pièces détachées, des motos, ou des bouts de motos. Comme nous l’a appris Frédéric Muser, l’un des pionniers de cette manifestation, le Mot’occase est né à la fin des années 1980 sous l’impulsion de Pierre Zabatini, fan de moto et ancien coureur side-car. « Il avait lancé après avoir été à plusieurs manifestations du genre qui avaient lieu en France. Il s’agissait d’un marché énorme où il trouvait des pièces d’occasion pour ses motos et son side-car. Il s’est alors dit qu’il fallait faire quelque chose du genre en Suisse ». Après deux éditions sous l’égide de Pierre Zabatini, le Mot’occase s’interrompt. En 1992, un motard qui s’était établi à Palézieux se dit qui relancerait bien la manifestation. Il contacte Frédéric Muser, son voisin, afin de lui faire part de son projet. Le dernier nommé entreprend alors de démarcher la carrosserie du Grivaz afin de voir s’il serait possible d’y organiser le Mot’occase. La nouvelle mouture de la manifestation est alors lancée. Après cette « renaissance », le Mot’occase changera encore une fois d’endroit pour s’établir dans la zone industrielle de Palézieux.
Le Mot’occase était avant tout une fête
La dernière édition de ce rendez-vous annuel des amoureux de la bécane a eu lieu en 2019. Puis, le Covid est arrivé, les membres du comité viennent aussi sur l’âge et il n’y a pas forcément de renouveau dans l’équipe d’organisation nous explique Pierre Muser. Selon lui, qui a quitté l’aventure en 2015, ces deux facteurs peuvent expliquer le fait que cette bourse aux pièces et parfois aux motos ne connaîtra pas de nouvelle édition. « Cet événement, c’était une fête avant tout. Beaucoup d’anciens motards s’y retrouvaient. Il y avait ceux qui avait pris part à des concentrations et d’autres qui avaient participé à des courses. C’était un mélange. Il y avait toujours une très bonne ambiance » se souvient-il avec un peu de nostalgie avant de se remémorer la première des éditions dont il était l’un des organisateurs. « Je garde un superbe souvenir du Mot’occase. Nous avons passé vraiment des très bons moments. Déjà avant pour préparer les éditions. Je me souviens que, pour la première édition, nous ne savions pas du tout combien nous aurions de monde. Le soir d’avant, nous avons fait cuire des pommes de terre, on a tout préparé chez moi pour que nous n’ayons plus qu’à réchauffer le lendemain. Nous avons fait salade de patates, d’haricots. C’était chez moi, dans mon petit appartement, en petit comité ».
Place au Moto’troc d’Ursy
Lorsqu’il a appris la disparation du Mot’occase de Palézieux par le biais de l’un des fidèles de l’organisation, Markus Von Gunten, président du Macadam Moto Club d’Ursy, a pris son téléphone afin de contacter Josiane Rossier, présidente du feu Mot’occase. « Je lui ai dit que nous allions reprendre la date de cette manifestation ». Aucune révolution de palais n’est cependant à attendre. Le Macadam organisait, lui, déjà une manifestation similaire à celle de Palézieux, mais de plus petite taille. Elle avait lieu en automne, ce qui compliquait l’organisation de cet évènement. D’ailleurs, pour l’automne 2022, les dates étant toutes prises, il aurait été impossible pour le Macadam et son président d’organiser leur événement. Même s’il regrette la disparition du Mot’occase, le fait de pouvoir en reprendre la date est donc une aubaine pour Markus Von Gunten.
A Ursy, des choses incroyables pourront être vues, mais c’est surtout une philosophie de vie à découvrir
Le 7 mai prochain aura donc lieu, à Ursy, le premier Moto’troc, post reprise du Mot’occase. Comme indiqué, rien de neuf sous le soleil puisque le Macadam Moto Club va copier, à l’identique, ce qu’il faisait déjà. Toutefois ce genre de manifestation n’est pas destiné uniquement aux amoureux de la bécane. Tout un chacun peut s’y rendre et y découvrir un monde à part, une vraie philosophie de vie. « On y trouvera des choses incroyables. Parfois, on se demande qui pourrait acheter les pièces qui seront proposées. Il y a vraiment de tout. Il y a de belles vieilleries. Il y a des vieilleries qui n’en sont pas. Il y a des motos qui ont 20 ou 30 ans ou des bouts de motos. Celui qui vient pour la première fois se demande ce que c’est cette histoire. C’est quelque chose qu’il vaut la peine de voir » indique Markus Von Gunten qui espère récupérer le dynamisme du Mot’occase de Palézieux.