Le jour où tout bascula
La difficulté à l’heure d’écrire ces lignes lundi soir, est celle d’éviter le sujet du couronnement du citoyen américain Donald J. Trump. Je capitule devant la pollution informationnelle qui dure depuis le moment où il a été clair que l’autre camp ne tiendrait plus la route malgré l’espoir suscité par la progressiste et providentielle candidate démocrate.
La pollution politique, elle, dure depuis bien plus longtemps, autant au Proche Orient que sur le front encore plus proche de l’Ukraine. Cette instabilité générale s’est même mondialisée, Chine, Inde, Argentine, la liste est longue.
La diplomatie mondiale et son inverse, les autocrates de tout crin, se sont mis en mode « pause » ou ralenti, pendus aux lèvres du futur dirigeant d’une nation qui bande ses muscles comme jamais. Aucune garantie ne leur est offerte de pouvoir continuer leurs échanges, leurs guerres ou leur influence sans l’adoubement du nouvel empereur. Dont acte. Petites avancées ici, petits accords là, mais rien qui ne puisse se retourner.
L’abcès est maintenant percé. Quoiqu’il en sorte, l’attente est terminée. L’imprévisible devient concret et tangible, enfin ! Pour le pire ou le meilleur, l’acte est signé. Que cela mène au divorce ou aux noces d’argent, le monde n’est plus en attente devant une nation qui s’est révélée sous un jour brutal et réaliste. Après « Birth of the cool » de Miles en 1957, c’est la fin de la coolitude américaine et le dévoilement d’un visage US réaliste : « Business as usual. » Nous garderons avec nostalgie les sons et les images d’une Amérique progressiste et généreuse ponctuée d’esclandres pas belles à voir mais qui n’avaient que peu entaché le rêve américain dans son image d’Épinal.
Les jeux sont faits, et les positions claires. Perte de valeurs sociales, solidarité en berne, le marché libre et le bras de fer comme valeurs cardinales d’une humanité qui montre maintenant son vrai visage.