Le goût du raisin…
… possède de petits relents de salaire de la peur.
Contre ceux qui acceptent stoïquement l’absence de récolte 2017, il y a ceux qui ont vu renaître leurs vignes après la grêle de début de saison et qui vendangent à l’heure actuelle avec les autres qui eux n’ont pas eu à se plaindre ; la vie continue…
La palette est large lorsque l’on travaille le fruit de la terre quel qu’il soit, mais il faut admettre qu’une certaine persévérance ainsi qu’une confiance sont nécessaires, le savoir-faire ne suffit pas toujours. D’être ainsi pieds et poings liés devant les éléments à de quoi en éloigner plus d’un, sans même mentionner les complications administratives…
Il fut un temps où une exploitation suffisait à faire vivre une famille nombreuse et même une région ; une partie de l’année à la vigne et l’autre à l’étable… Sans vouloir se lamenter sur l’évolution, il est évident que les temps ont bien changés, ma bonne dame ! Impossible maintenant de continuer sur ce modèle.
« Specialization » chantait Marylin dans les années soixante, en contraste avec une culture générale et un savoir-faire large, elle se faisait déjà le chantre de l’actualité.
Hormis le devoir d’être en phase avec la nature, de la connaître et de la soigner, les vignerons se doivent d’être des as en droit et en gestion d’entreprise ; des spécialistes tout-terrains et jardiniers du paysage de surcroît. Beaucoup s’y sont mis et rencontrent quelques succès et presque autant peinent à tenir la tête hors de l’eau…
Dans une région en plein développement, où les frontières politiques ne sont jamais qu’une ligne arbitraire tracée sur un terrain géologique, la solidarité ne devrait pas être un vain mot. Dans ce magnifique vignoble en terrasse qui fait notre plaisir à chaque balade, des murs de pierre jadis montés à dos d’homme doivent être entretenus continuellement sans que l’un se charge de l’amont et l’autre de l’aval !
La guerre de clocher qui perdure doit cesser, au niveau régional tout du moins… pour l’international je n’ai que peu d’espoir…
Mais rassurons-nous, en terme de qualité, 2017 est une petite merveille ! Faisons donc confiance au vigneron local pour transformer ce fruit en nectar, et soutenons-le à l’heure de l’après-vendange en allant y déguster quelques décis ! Votre hebdomadaire s’y associe et vous proposent déjà quelques pages.
Santé !