Le Festival Pully-Québec annonce la couleur
Deux ans c’est trop long !

Arvid Ellefsplass | Après deux années blanches, le Festival Pully-Québec relance la machine et annonce une programmation d’excellente qualité… et quelques surprises de taille.
En présence des syndics (que) des communes partenaires, Gil Reichen pour Pully, Jean-Philippe Chaubert pour Paudex, Nathalie Greiner pour Belmont et Charles Monod pour Lutry, Michel Marguerat, directeur du festival accompagné de son président et fondateur Rico Perriard n’avaient choisi pas moins que les salles marbrées de la Fédération internationale de baseball pour annoncer les quelques surprises au menu du festival 2022.
Se déroulant du 5 au 11 juin, la 13e édition du festival garde sa structure de base de l’Octogone et environs, mais promet aussi quelques concerts mémorables hors les murs.

Nouveautés
L’absence de deux ans ne l’a pas été pour tous. Le comité n’a pas chômé. Tâchant de rester positif, il s’est remis en question et a proposé de nouveaux horizons. Entre le vide de deux ans imposés par la pandémie et l’envie de partager à nouveau, l’idée a sans doute fait son chemin, le festival devient annuel. Des questions de sponsoring et de marketing n’y sont pas étrangères, il se pérennise et s’adapte s’il veut continuer à exister. C’est une bonne nouvelle, la région s’étoffe en rendez-vous musicaux.
Deuxième modification, la scène du village, celle du festival OFF qui côtoie les stands et qui est souvent le cœur même de la manifestation, est renommée « Scène Guy Bel » en hommage à l’ami forgeron du festival. Guy Bel est le créateur des prix remis aux artistes lors de la cérémonie de clôture.
Troisième ajout, le brunch d’ouveture. Le dimanche 5 juin, dès 11h30, les deux chefs du LHC Gourmet, Arnaud Hugon et son pâtissier Christophe Sédent proposeront de musicaliser vos papilles. Une expérience gustative québécoise qui ouvrira de nouveau horizons sensoriels aux
festivaliers.
Premières fois
Dans les artistes qui viennent pour la première fois au festival, Amir, artiste franco-israélien reconnu par de nombreux awards, a trouvé l’attention des programmateurs. Un peu hors cadre mais certainement à découvrir. Bobby Bazini, folk-rock aux timbres Johnny Cash, voire Jeff Buckley est une valeur sûre, un concert à ne pas manquer. Charlotte Cardin, le coup de cœur du festival depuis 2018 vient présenter son premier album sorti en 2021 qui a déjà convaincu les charts. La chanteuse et auteure-compositrice montréalaise ne manquera certainement pas de toucher votre cœur. Du côté folk-rock canadien qui ne se démode pas, Khaïn est assurément une valeur sûre pour mettre l’ambiance. Pour terminer avec les premières fois, une artiste suisse qui monte, Stéphane, qui se révèle à travers le choix des programmateurs radio et que vous aurez peut-être déjà entendu sans toutefois le savoir…
Classique, mais tellement bon !
Les habitués sont les valeurs sûres du festival, on sait les avoir déjà vus, on croit les connaître et, à chaque fois, c’est un bonheur renouvelé. Qui plus est, ces artistes le disent eux-mêmes, ils aiment revenir et retrouver l’ambiance Pully-Québec. Dont acte.
Cela se passe de commentaires ou de présentations, la liste suffira à faire émerger des souvenirs et des émotions, voire des vers d’oreille : Cœur de pirate, déjà présente en 2016, les Cowboys Fringants, une question de mise à feu, Lynda Lemay, son projet fou de 11 albums en 1111 jours et son monde intimiste et Roxanne Bruneau à l’Octogone.
Robert Charlebois est un incontournable, son swing et sa gouaille légendaires, il est peut-être la raison pour laquelle vous aimez tant le Canada francophone. Isabelle Boulay
en piano-voix, La Mauricette, Gabriella et son petit violon, Fred Pellerin et ses comptes envoûtants sur son village et les Bodh’Akhtan, un country-rock celtique qui eux aussi sont des ambianceurs tout proches de la danse du feu.
La rincette
Un petit verre pour la soif avant de terminer votre lecture. Hormis l’ambiance de feu (ou plutôt intimiste, c’est selon) que l’on attend de chaque édition de ce festival dépaysant et si particulier, la nouvelle mouture ne plait pas à tous. Mais il serait faux de vouloir toujours plaire. Pully-Québec évolue avec son temps. Bar VIP, dîners de gala, ou musiciens non québécois, cet événement majeur de la région fait montre de résilience et se réinvente. Qui continue encore à railler le Montreux Jazz pour avoir programmé des stars du rock ? La recette concoctée en 1996 par Rico reste la même. De la convivialité, de la popularité et surtout pas de prise de tête… juste une prise de fête !
Tu viens-tu ?
Infos et billeterie : www.pully-quebec.ch
Fondateur honoré

AE | Le Festival « Pully à l’heure du Québec » voit son fondateur Rico Perriard recevoir la Décoration pour service méritoire, une des plus hautes distinctions canadiennes. Elle témoigne de ses réalisations exceptionnelles et de sa contribution à la nation canadienne. Presque anobli par Son Excellence la très honorable Mary Simon, gouverneure générale du Canada, il peut désormais apposer les initiales honorifiques M.S.M. (Médaille de service méritoire) après son nom et arborer l’épinglette y relative.
Contacté, Rico Perriard garde son humilité « je reste très modeste, mais c’est vrai que quand tu reçois ça, ça bouge un petit peu dans ton bide, même si tu fais semblant de dire… mais, je sais pas si je la mérite d’abord. Oui, je suis un peu fier, un peu sensible, ça me fait plaisir qu’ils aient fait ça, mais je fais le boulot que j’aime faire… c’est la chanson à texte qui est belle ». A la question de savoir s’il faut lui donner du « Monsieur », il reste bien chez lui « si les copains m’appellent Monsieur, je sais pas qui c’est, je préfère dire salut ».
Généreux, il tient à mentionner son ami Guy Bel, forgeron à l’île d’Orléans au Québec. Une belle rencontre d’avant la création du festival et ami passionné de Félix Leclerc. Cette amitié et sa présence avec son stand à chaque édition du festival, ont donné l’idée à Rico Perriard « T’es un artiste, comme un chanteur, on va faire le Prix Guy Bel ! ». Ce seront donc 7 statuettes « à la César » qui seront décernées lors de chaque cérémonie de clôture du festival.
Après son décès en 2021, Rico Perriard tenait à lui rendre un dernier hommage en renommant la Scène du village en Scène Guy Bel.
Merci pour ton humanisme et félicitations Rico !
