La Presse objective n’existe pas, il ne faut pas se leurrer. Faite par des humains, elle est donc faillible, oublieuse et inexacte, comme tout le monde. Cela ne l’excuse en aucun cas. Même si elle tente de réparer une inexactitude dans l’édition suivante. Les écrits restent, la parole s’envole…

L’objectivité est le but mais un sacerdoce ; la vérification de l’information, la multiplication des sources et l’analyse de leur fiabilité reste le quotidien du journaliste pour livrer une information au lecteur. C’est le temps nécessaire pour un article d’un quart ou d’une demi-page, c’est un temps long pour un message « court ».

L’amour du métier et le respect du lecteur rendent cela possible. Je n’ai aucune intention de pleurer sur notre sort ici. Il s’agit de nuancer l’image qui peut être perçue par le lecteur et y introduire des couleurs.

Le panier dans lequel la Presse tout entière est déposée est plus complexe qu’une étiquette ou une couleur politique. Si les uns qualifient un média comme étant de gauche, ils s’en trouvent bien d’autres qui le considèrent à l’inverse. Si cette horizontalité d’opposition droite-gauche existe, il ne faut pas oublier une plus grande menace, verticale celle-là, celle de l’information immédiate, précuite, prête à porter, celle des réseaux.

Vous n’avez plus le temps de lire ? Prenez le temps de… scroller ! Vous pensez vous passer d’une information analysée et vérifiée, et vous jeter sur la première vidéo des « horreurs de Gaza » … sans vous rendre compte qu’il s’agissait de la guerre du Liban. Vous vous sentez « informés », vous pouvez maintenant retourner à la machine à café.

Une presse libre et objective n’existe pas. Il existe des gens. Des gens pour qui la vérité compte et que la ligne de front n’effraie pas. Oui, l’information a un coût : Quelques abonnements pour nous… la vie pour certains.

Sachant cela, estimons-nous heureux du reliquat menacé que nous laisse encore TXGroup ou CHmédia. Merci Messieurs, quelques canards nagent encore dans la marre, la chasse est ouverte… Pour les autres : Achetez des actions (ou des canons) !

Quant à l’enjeu politique et partisan que représente la SSR, une fois de plus, ils jouent le porte-monnaie. Mais pas le bon : Brader un média national pour 135 francs (ou 35.-) d’économie par an ? Oh, c’est mesquin Messieurs.

Pendant ce temps-là, l’AVS s’étiole sans défense aucune dans la même flaque politique…