La protection civile reste optimiste malgré la réforme qui l’attend
Si l’année 2024 a été relativement calme en matière d’interventions d’urgence, les défis à venir sont nombreux, notamment face aux enjeux climatiques. Mais au-delà des missions de terrain, l’avenir institutionnel de la Protection civile préoccupe les responsables régionaux.

Le canton envisage une réforme visant à regrouper les organisations régionales de Protection civile (ORPC) sous une seule ligne de commandement. Ce projet, dénommé TETRIS, vise à moderniser et à améliorer l’institution de milice pour répondre aux risques actuels et futurs. Initiée en 2014, cette réforme a conduit à la création de dix organisations régionales de Protection civile (ORPC), correspondant aux districts du canton. Une réforme qui suscite des débats quant à sa mise en œuvre et à ses conséquences sur le terrain. Jean-Marc Chevallaz, président du comité directeur de l’ORPC Lavaux-Oron, a exprimé son scepticisme jeudi dernier à la salle de gym du collège de Paudex : « Nous revendiquons notre indépendance, fondée sur notre connaissance du terrain. Nous croyons en la solidarité entre les différentes ORPC et en un partenariat avec le canton, mais nous ne sommes pas convaincus par une cantonalisation de la Protection civile, surtout pas aux conditions émises par le gouvernement ». L’un des points de friction concerne le financement. Actuellement, le fonctionnement indépendant de la PC coûte 23,50 francs par habitant. La cantonalisation avec un commandement unique, elle, reviendrait à 18,50 francs par habitant. « Vous comprendrez que l’on s’interroge. »
Objectifs futurs
En parallèle de cette réforme en discussion sur le plan cantonal, l’ORPC Lavaux-Oron prépare déjà ses évolutions internes pour 2025. Parmi les priorités figurent la création d’un nouvel état-major et l’étude d’une possible réduction du nombre de compagnies, passant de trois à deux. Acteur clé de la sécurité et de la protection des citoyens, la Protection civile repose sur un modèle de milice qui permet à ses membres d’intervenir aussi bien en soutien aux collectivités qu’en cas de situation d’urgence. Son accessibilité et sa proximité avec le terrain sont des atouts qu’il faut préserver, comme l’a également rappelé Olivier Pittier, commandant remplaçant : « L’approche de l’ORPC permet aux miliciens de suivre un grand nombre de formations bénéfiques dans la vie de tous les jours ».
L’année dernière, la section régionale a apporté son soutien à plusieurs manifestations d’envergure, telles que le Tour de Romandie, le Giron des musiques ou encore l’Xtratrail. Elle a également mené une action en partenariat avec l’ARFEC, en offrant une semaine de camp à des enfants malades. « Je remercie les miliciens qui se sont investis dans cette tâche, qui constitue une charge émotionnelle importante », a souligné Olivier Pittier. La formation des cadres reste également une priorité, tout comme l’organisation d’une collecte de sang, initiée en 2024, qui sera reconduite cette année.
Effectif stable
En 2024, l’effectif de la Protection civile s’élevait à 311 astreints, dont huit professionnels, soit une légère hausse par rapport aux 306 recensés en 2023. Au total, les miliciens ont effectué 2683 jours de service, dont 2010 en cours de répétition, 291 en formation et 377 pour des engagements en faveur des collectivités publiques. Cinq jours ont été consacrés à des interventions en situation d’urgence.
Parmi les engagements notables, on relève la mobilisation de 80 miliciens lors du test des sirènes du 7 février dernier ainsi qu’un exercice grandeur nature au château d’Oron organisé en collaboration avec les pompiers, et qui a permis de tester la coordination entre les divers services de secours. En parallèle, la PC a poursuivi ses actions de prévention, notamment à travers près de 480 visites d’abris privés CPA et des activités éducatives, comme la visite d’un hôpital souterrain pour les enfants du Passeport vacances.