Sapeur-pompier
Georges Pop | Les violents incendies, qui ont réduit en cendres des milliers d’hectares de forêt, ont une fois de plus mis en évidence, cet été, le compliqué et parfois périlleux travail des pompiers, surtout en Europe du sud. Le mot pompier découle tout naturellement de pompe; celle que les soldats du feu devaient jadis actionner manuellement pour faire jaillir de l’eau et tenter d’éteindre les feux. Il est bon cependant de noter que le mot pompe a lui été emprunté non pas au latin pompa, comme on pourrait le penser à priori, mais très vraisemblablement au néerlandais médiéval pump qui désignait justement une pompe hydraulique primitive. Dans l’antiquité romaine, le mot pompa désignait quant à lui une procession, le plus souvent fastueuse, voire un convoi funèbre. C’est la raison pour laquelle on parle aujourd’hui de pompes funèbres ou, par exemple, d’un mariage en grandes pompes. Le mot sapeur, quant à lui, nous vient bien du latin sappa qui désignait une pioche ou une houe, cet outil qui sert à retourner la terre. Chez les pompiers, sapeur est le grade de base. Il fut emprunté au génie militaire qui fut le premier à l’adopter. L’histoire de la lutte contre le feu commence déjà dans l’antiquité en Egypte. Mais ce sont les Romains qui créèrent les premières vraies brigades de pompiers. Les vigiles urbanes vivaient en caserne et disposaient de seaux, de pompes et même de catapultes pour détruire les maisons menacées par les flammes et empêcher la propagation d’un incendie. Le 19 juillet de l’an 64, ils furent cependant impuissants devant l’immense brasier qui détruisit les deux tiers de la ville. Le peuple accusa Néron d’avoir bouté le feu à la cité mais l’empereur s’en tira en incriminant les chrétiens. Tiens ! A propos: le mot pyromane est lui né au XIXe siècle de l’association de deux mots grecs: πῦρ (pûr), le feu et μανία (mania), la manie ou l’obsession. Mais n’y voyez ici aucune allusion ou sous-entendu. Parole d’ancien pompier!