Noël
Georges Pop | Tous les historiens et la totalité des exégètes de la Bible s’accordent sur ce point : le petit Jésus n’est pas né le 25 décembre. Les évangiles sont d’ailleurs très vagues aussi bien sur le jour que sur l’année de l’avènement du Christ auxquels ils semblent n’accorder que très peu d’importance. Alors comment en est-on venu à fêter la venue au monde du Messie à Noël ? La réponse est d’abord… politique!
Depuis que l’homme observe le ciel, cette période de l’année a de tout temps été sacralisée. Elle correspond en effet au solstice d’hiver qui annonce, après la plus longue nuit, le retour progressif du soleil, de la lumière et donc de la vie. Ainsi, avant la christianisation, les Romains célébraient le 25 décembre le dies natalis solis invicti, autrement dit le jour de la naissance du soleil invaincu. Au IVe siècle, certains chrétiens, pour ne pas être en reste, commencèrent ce jour-là à célébrer la naissance du Christ. Et lorsqu’en l’an 380 de notre ère, l’empereur Théodose Ier proclama l’édit de Thessalonique qui hissa le christianisme au rang de religion officielle de l’Empire, il proscrivit les cultes païens et imposa à tous, le jour du 25 décembre, la vénération du nouveau-né divin. Ce n’est cependant qu’au Moyen-Âge, en Occident, que la fête de Noël prit la dimension qu’on lui connaît désormais. Chez les chrétiens d’Orient, la fête de Pâques reste prééminente encore de nos jours. Mais d’où vient le mot Noël ? Eh bien son origine reste une énigme ! Selon la proposition la plus couramment admise, Noël serait issu du latin natalis (relatif à la naissance). Mais d’autres sources assurent qu’il tire son origine de la contraction des deux mots grecs νέος (néos = nouveau) et ἥλιος (hếlios = soleil). Il existe d’autres hypothèses encore et il est très probable que le mot gardera pour toujours une petite part de mystère. Tant mieux ! Et… Joyeux Noël !