La petite histoire des mots de Georges Pop – Politique
Georges Pop | Personnage truculent, haut en couleur et fort en maths, le Vaudois Daniel Brélaz, âgé de 71 ans, a annoncé son intention de quitter définitivement le monde de la politique, à partir de l’année prochaine. Celui qui fut le premier écologiste au monde à siéger dans un Parlement national ne se présentera pas au Grand Conseil vaudois, après son départ du Conseil national, au mois de mars prochain.
Voilà qui nous amène au mot « politique » qui, au féminin, définit, de nos jours, toutes les options collectives ou individuelles prises par les gouvernants d’un Etat, ou d’une collectivité publique, mais qui, au masculin, désigne tout ce qui relève de l’exercice du pouvoir. D’ailleurs, ce terme peut prendre la forme d’un adjectif ou d’un substantif. Dans ce dernier cas, il peut aussi désigner un personnage de pouvoir.
Le mot « politique » nous vient en droite ligne de l’adjectif latin « politicus », emprunté au grec « politikós », dérivé de « polis » qui veut dire « cité ». Dans l’Antiquité hellénique, la « polis », n’était pas synonyme de ville, mais de cité-Etat. Il s’agissait d’une communauté politique indépendante, dont les institutions différaient. Si la démocratie est bien née à Athènes, Sparte était une oligarchie dirigée par deux rois héréditaires, alors que Syracuse, en Sicile, était gouvernée par des tyrans, terme qui, à cette époque, désignait un individu disposant d’un pouvoir absolu, après s’en être emparé de façon souvent violente, pour ne prendre que ces trois exemples.
La langue française s’est emparée du latin « politicus » au XIVe siècle, pour l’assigner à un gouvernement, bon et judicieux, puis à tout ce qui concerne le gouvernement des hommes entre eux. Il est intéressant de relever au passage que le mot « police », qui désigne généralement l’ensemble des services chargés de faire respecter les lois, est, étymologiquement, très étroitement associé à « politique ». « Police » provient en effet du latin « politia » qui, sous la République, désignait le gouvernement de la ville ; terme issu de deux mots grecs issus de « polis » : « politeia », attribué au « régime politique », ainsi qu’à la citoyenneté, et « politis » qui signifie « citoyen ». Au XIIIe siècle, en français, « pollice » désignait les règles et les lois en vigueur, avant de perdre un « l » pour définir l’ensemble des règles d’une ville ou d’un état. Ce n’est qu’à partir du XVIIe siècle que l’on commença à parler de « gens de police », de « juge de police », puis de « lieutenant de police », avant d’en arriver à « agent de police » puis à « policier ».
Apparu au début du XXe siècle, le mot « flic » reste, quant à lui, un mystère. Il nous viendrait peut-être de l’argot allemand « Flick » qui signifie « garçon », ou de « Fliege » qui veut dire « mouchard ». Le verlan « keuf », apparu en 1978, serait quant à lui un simple apocope (une modification phonétique) de « flic ».
Pour en revenir à la politique, il faut bien constater qu’elle n’a jamais eu bonne presse. En parlant d’elle, le grand Georges Clemenceau, très sûr de lui, disait déjà : « En politique, on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables ». Le mot de la fin revient, quant à lui, au regretté Coluche, qui affirmait : « C’est n’est pas dur la politique, comme métier ! Tu fais cinq ans de droit et tout le reste c’est de travers ».