La petite histoire des mots
Dinosaure

La semaine dernière, le squelette fossilisé d’un tyrannosaure rex a été vendu aux enchères à Zurich pour la somme de 4,8 millions de francs. Ces grands dinosaures carnassiers ont vécu au Crétacé, il y a plus de 65 millions d’années, dans ce qui est actuellement l’Amérique du Nord. Ils appartiennent au clade (groupe) des tétrapodes bipèdes dont les oiseaux sont les seuls représentants actuels.
Le mot dinosaure nous vient de l’anglais « dinosaur » créé en 1841 par le zoologiste britannique Richard Owen qui fut le premier à publier un compte-rendu volumineux sur les vestiges d’un groupe de reptiles terrestres de l’ère secondaire (Mésozoïque) qu’il nomma ainsi en associant les mots grecs « deinós » qui signifie « effrayant » ou « qui inspire la crainte » et « saûros » qui veut dire « lézard ».
A la stupéfaction du monde scientifique, le tout premier squelette de dinosaure, reconnu comme tel, avait été découvert 26 ans plus tôt, près d’Oxford, par le théologien et géologue anglais William Buckland qui lui donna le nom de « mégalosaure » (Megalosaurus), ce qui signifie « grand lézard » en grec. D’allure assez semblable à celle du tyrannosaure, le mégalosaure vécut au Jurassique, c’est-à-dire il y a quelque 170 millions d’années.
Le tyrannosaure rex doit, quant à lui, son nom à Henry Fairfield Osborn qui, lorsqu’il le baptisa en 1905, dirigeait le département de paléontologie du muséum d’histoire naturelle de New York. Son nom dérive du grec « túrannos » qui veut dire « maître » ou « tyran » et, comme dans le cas de « dinosaure », de « saûros » (lézard). Quant à l’épithète « rex », il signifie « roi » en latin. Le nom de ce grand prédateur, avec des griffes et des dents immenses peut ainsi être traduit par « roi des lézards tyrans », soulignant la domination supposée de ce grand prédateur sur les autres espèces de son époque. Quelque cinquante spécimens fossiles de tyrannosaures rex ont été recensés dans le monde, dont plus de la moitié sont incomplets.
En guise de conclusion, relevons que les créationnistes les plus convaincus, hostiles au darwinisme, réfutent l’existence des dinosaures. Ils estiment que les fossiles des espèces disparues ont été placées par Dieu pour éprouver leur foi. D’autres acceptent le fait qu’ils ont existé mais affirment qu’ils ont disparu, non pas il y a 65 millions d’années à la suite de la chute d’un astéroïde géant, mais il y a 5000 ans dans le déluge tel qu’il est décrit dans la Bible.
Aux Etats-Unis, un mouvement religieux fondamentaliste a créé un grand musée créationniste très fréquenté, le Creation Museum situé à Petersburg, dans le Kentucky. On y voit Adam, Eve, Caïn, le serpent, un mammouth, ainsi que des dinosaures, dont un tricératops affublé d’une selle, cohabitant paisiblement dans un environnement idyllique figurant le jardin d’Eden.