Jorat – Planter des pousses et semer des graines
Les lieux défrichés ont été replantés par des petits forestiers pas plus âgés que leurs plants…
Gil. Colliard | Le 10 décembre 2020, Didier Gétaz, garde forestier de la Haute Broye, expliquait dans nos pages, les faits qui l’ont poussé à faire appel aux entreprises forestières afin de couper tout un pan de grands épicéas et feuillus où serpente le parcours Vita du Chaney à Oron-la-Ville. Attaques de bostryches virulentes et sécheresses à répétition ont fragilisé le massif, désécurisant gravement les abords de ce lieu fort fréquenté. Tristesse, incompréhension de certains, sentiment de massacre, sont aujourd’hui derrière car les lieux défrichés ont été replantés dans la joie, pour une partie, par des petits forestiers pas plus âgés que leurs plants. Une chênaie plus adaptée et plus résistante a été mise en place pour faire face aux changements climatiques.
Un enfant, un chêne
En cette matinée du jeudi 11 novembre, le brouillard tenace étendait son écharpe sur la forêt du Chaney, bien décidé à garder humidité et froideur sous son contrôle. Soudain, de chaque côté du chemin la forêt fut remplie de rires et de cris. Quatre classes de petits planteurs de 4 à 10 ans, bien emmitouflés, de l’établissement scolaire d’Oron-Palézieux arrivaient avec leurs institutrices. Didier Gétaz, ainsi que les hommes de la voirie d’Oron, René, Sébastien, Claude et Yann étaient là pour les accueillir. Tout de suite on passa à l’action. Deux classes s’en allèrent planter alors que deux autres écoutaient le garde forestier qui leur expliqua la forêt, la longue vie de l’arbre, ses prédateurs en leur montrant un bos-tryche et ses dégâts, ses amis, le lierre et la mousse, nourriture pour les oiseaux et abris pour les insectes. Ils apprirent aussi le rôle et le travail du forestier, pour quoi effectuer une coupe, la mise en lumière pour permettre aux jeunes pousses de progresser. Un sympathique échange de questions et réponses. Après avoir croqué une pomme, un échange de groupe se fit et ce fut la découverte des petits plants de chêne qui allaient croître et évoluer tout comme eux. Dans les trous préparés par la voirie, chacun s’appliqua à déposer son arbre et à terminer la plantation avec l’aide des adultes. Les maîtresses, avaient préparé des étiquettes afin que chacun puisse le retrouver et suivre son développement. Des étiquettes qui partiront lorsque les tuteurs seront enlevés.
20 classes ont pris part aux actions de reboisement à Oron et à Servion
Cette matinée était la troisième de la semaine, organisée avec l’établissement d’Oron-Palézieux, 12 classes de la 1p à la 6p ont participé au projet, réparties en deux classes de petits et deux classes de plus grands ayant aussi pour but d’apprendre à vivre ensemble et collaborer afin de cultiver une belle ambiance. De même, cette expérience enrichissante a été rééditée les 16, 17 et 18 novembre avec huit classes de l’établissement scolaire du Jorat. Ces dernières ont également pris plaisir à planter des petits chênes dans deux parcelles situées dans le bois de Villars-Montet, la première située en face du Tropiquarium et la seconde au milieu du massif, toutes deux avaient également subi l’attaque meurtrière du bostryche. A cette occasion, le garde forestier était secondé par trois employés de l’entreprise forestière Daniel Ruch SA. Après un premier contact avec des institutrices des deux établissements pour la création de canapés forestiers, l’idée est également venue lors des discussions avec le garde forestier d’effectuer des plantations, idée qui a trouvé un bel écho auprès de tous. « Cette activité fait partie de mon temps de travail qui est dévolu à la vulgarisation. Je trouve important d’amener les enfants en forêt pour leur expliquer nos diverses actions. C’est une opportunité de les éduquer afin d’éviter des comportements inadaptés, de les rendre attentifs à ce qui les entoure. Certains petits sont déjà bien informés alors que d’autres découvrent. Ces moments en forêt avec les enfants changent de la routine. Je prends plaisir à échanger avec eux, répondre à leurs questions et leur transmettre le respect de la nature. Une petite graine qui, je l’espère, essaimera tout autour d’eux » conclut avec espoir le professionnel.