Jorat-Mézières – Formidable édition de « Jorat souviens-toi »
En cette 41e édition de « Jorat, souviens-toi », les cieux, souvent capricieux, semblaient avoir enfin offert leur bénédiction sous la forme d’un climat radieux. Les jours qui précédèrent cette fête, toutefois, la confiance n’était guère acquise. Les quelque septante bénévoles, et le président Claude-Yvan Jordan, étaient habités par le doute. Dans les rangs de ces vaillants serviteurs du patrimoine, on retrouvait la famille de Claude-Yvan : son épouse Ariane, ainsi que leurs filles Aurore et Océane, sans oublier le fils Bastian.
Toutefois, cette édition portait en elle une absence notable, celle de Mitzou, de son vrai nom Marie-Lise Knuchel, fidèle secrétaire et cheville ouvrière de cette remarquable manifestation depuis ses débuts. Elle manquait à l’appel, elle qui, parfois, collaborait pour enrichir les pages de votre journal bien-aimé.
Un peu d’histoire
Cette noble association remonte à l’année 1983, lorsque « Jorat, souviens-toi » prit naissance sous le régime des articles 60 du Code civil suisse. L’acquisition, en 1996, de la vénérable « Ferme des Troncs » permit à l’association d’organiser, chaque début de septembre, une fête grandiose s’étendant sur deux journées, offrant ainsi l’occasion de découvrir gratuitement un musée chargé d’histoire. Au sein de cette ferme, un espace, capable d’accueillir septante convives, fut aménagé pour recevoir les invités. « Jorat, souviens-toi » regroupe aujourd’hui douze communes et, par ses principes d’altruisme, ne tire aucun profit de ses actions, s’appuyant sur la force vive de cinq cents membres, qu’ils soient actifs ou passifs.
Ces deux jours de liesse s’ouvrirent avec éclat par un concert donné par la Fanfare du Jorat, qui ravit une vingtaine de commerçants présents pour l’occasion. L’association elle-même, forte de ses traditions, présenta des pâtisseries élaborées sur place, dans un four à bois ancestral. Les Paysannes vaudoises, les Patoisants, ainsi que diverses autres associations, eurent aussi l’occasion de se présenter et de mettre en lumière leurs savoir-faire et créations.
Dans un élan pour contrer les puissants attraits des jeux vidéo modernes, le président eut la sagesse d’inviter Gerry Oulevay, un habitant de Vevey, habile dans l’art de réinventer le divertissement. Avec du bois et des moyens simples, Gerry fit renaître, dans le cœur des enfants, la flamme de l’imagination. Et ces jeunes âmes, enchantées par ses jeux créatifs, en redemandaient avec ardeur. Le dimanche, il fit des démonstrations de Grand bi et d’autres vélos modifiés. Un concours organisé par les « Amis des vieux tracteurs » mettait au prise les enfants sur des tracteurs à pédales.
Dans une tout autre atmosphère, les batteurs traditionnels, armés de leurs fléaux, firent une démonstration magistrale. Sous leurs gestes anciens, la paille, secouée aux fléaux, libérait le grain, lequel, ensuite, était soigneusement vanné aidé du tarare. Enfin, une cantine, refuge bienvenu sous le soleil ardent, servit repas et boissons pour le bonheur de ceux qui cherchaient l’ombre et un repos bien mérité. Dimanche une équipe d’une dizaine de très bons chanteurs ont ravis les nostalgiques.
L’association, dans sa noble mission, a pour dessein de maintenir vivantes les traditions du Jorat et de favoriser toute entreprise contribuant à préserver cet héritage précieux.