Jeunesse de passage
Curieux agenda où, tout en nous préparant à fêter le Rallye des Jeunesses, l’enquête sur la rixe à Palézieux-Gare se boucle avec 41 jeunes entendus au poste de police. La balle est maintenant au Tribunal cantonal. Difficile de croire qu’il s’agit d’une même jeunesse. D’un côté, le sens de l’entraide et de la persévérance, des énergies constructives qui débouchent sur la sortie de terre d’un petit village festif aux couleurs celtiques. Des joutes quotidiennes de toutes sortes accompagnées des rituelles et usuelles libations liées à cette tradition de rencontre. Un esprit bon-enfant qui n’empêche en rien le désaccord, en contribuant à le cadrer, et qui invariablement se finit avec un banquet… et plus si entente. De l’autre, la bagarre et la fuite. Des juvéniles n’ont pas hésité à représenter le canton entier, de la Veveyse jusqu’au Nord vaudois en passant par notre région, ils se sont retrouvés à la gare de Palézieux dans le seul but de mesurer la taille de leur… poing. Puis, à l’appel du « 22 v’la les flics ! », ils se sont tous carapatés pour se rendre tranquillement dans leurs « foyers » respectifs. Un courage qui a, sans aucun doute, été l’objet de larges et dithyrambiques commentaires sur leurs propres réseaux ultras. Impossible de ne pas faire le lien avec d’autres apaches, blousons noirs ou punks en citant l’adage « il faut bien que jeunesse se fasse ». Ce recours à la binarité et à la violence est hélas devenu la règle. Il n’est que de voir les supporters de football haranguant un gardien récemment… Triste constat qui nous ferait presque regretter la pandémie, les matches sans public ou le confinement et qui, hélas, nous conduit à scanner le jeune que nous croisons… hooligan ou constructif ? Des baffes se perdent…