J’❤ voter ?
Les premières votations de l’année sont passées. Ça y est, la saison est lancée avec l’épisode 1, et le teaser pour le deuxième épisode se présente déjà au portillon. Oui ! En Helvétie, on aime voter. Quatre fois l’an, les urnes font trembler ce petit pays aux maisons sages.
Les droits d’initiative et droits de référendum, nombre de nos voisins nous les jalousent. La possibilité de soumettre au peuple en votation nationale n’importe quel aspect de notre vie est clairement un des aspects phares de notre démocratie directe.
Une jalousie qui vire à la raillerie lorsque les sujets le permettent. On se souvient du vote sur le prix du pain ou de celui sur les cornes des vaches… mais laissons cela dans le bêtisier.
Notre démocratie est basée sur le principe du peuple souverain et sur celui d’une représentation discrète. Nos édiles se doivent de suivre les règles du compromis et de la collégialité et, il faut bien l’admettre, cela nous a plutôt réussi ces dernières 700 années. Lorsqu’une tête dépasse, et que sa voix porte trop fort, nous ne coupons pas de tête, nous abaissons le socle.
Mais (il y a toujours un « mais »).
Trop de votations tuent les votations. A voir le rythme que nos politiques ont pris ces derniers jours, c’est à se demander comment ils parviennent à suivre et à finaliser les dossiers en cours. Alors que de nouveaux objets seront très vite soumis au peuple, nous assistons déjà à l’accrochage des wagons pour la prochaine campagne. Les rendez-vous chez les stratèges des partis et les médias sont sans doute déjà pris.
On se prend donc tout naturellement à rêver d’une certaine lenteur, ou d’une « mollesse suisse » mentionnée récemment par une oiselle de la forêt voisine.