Convalescence
Après 23 mois d’incertitudes, d’anxiété et de stress, la décision du Conseil fédéral, mercredi 16 février de lever la majorité des mesures contraignantes, arrive comme une odeur de fleurs annonçant le printemps. Et c’est le cas, nom d’une petite brouette !
Un sentiment d’avoir oublié quelque chose en entrant à la poste ou au supermarché, cette petite culpabilité que l’on doit raisonner, voire questionner avant de continuer son chemin; le retour à une vie dite normale n’est pas tout à fait simple. Accompagnant ce sentiment, il y a toutefois une joie indescriptible et naïve, comme si la vie reprenait avec son lot d’insouciance…
Hélas, cette pandémie a creusé des sillons qu’il sera difficile d’effacer. Hormis la pandémie et ses gestes barrière, c’est un phénomène plus durable qui s’est installé.
Quels que soient les propos ou les émissaires, tout est mis en doute, voire douteux. C’est systématique. Le monde qui se composait de docteurs es immunologie ou de spécialistes reconnus avec un cursus long comme le bras, a été remplacé par des professeurs-en-tout affublés de leurs doctorats multiples et éclatants, délivrés par la Social Media University. Leurs sources, qui auraient été qualifiées de presse de boulevard au siècle passé, leur permettent d’asséner avec arrogance des propos aussi nauséabonds que le boulevard mentionné.
Sur un autre plan plus concret, mais sur le même boulevard, les manifestants scandent « Liberté ! ». Questionnés, les uns marchent contre le vaccin obligatoire, les autres pour l’égalité des genres, certains contre les mesures autoritaires, pour un tirage au sort des autorités, ou contre le capitalisme. La liste n’est pas exhaustive mais tous sont réunis sous la même bannière. La liberté à bon dos…
Nous ne sommes pas sortis de ces 23 mois de pandémie, à peine sommes-nous en convalescence. Des effets secondaires sont attendus.