Insouciante légèreté
Après les promos de nos studieux écoliers, voici venu le temps des grandes vacances. Intervalle bienvenue qui réveille en nous tant d’aspirations et met dans les esprits des effervescences de départ. Au parfum des fleurs et du gazon fraîchement tondu se mêle l’air du paisible farniente de la pause estivale et son phénomène typiquement humain : la transhumance touristique.
C’est aussi la période des soldes d’été, pendant lesquelles nos lointaines cavernes primitives semblent plus proches qu’à l’accoutumée. Vraies bonnes affaires ou non, les chasseurs de prix bradés dégainent leurs porte-monnaies plus vite que Lucky Luke ses revolvers. Bien qu’on nous propose maintenant des « rabais » pratiquement toute l’année cette mascarade commerciale attire toujours son lot de « fashion victimes » comme des papillons de nuit devant un spot. Somme toute, ce n’est pas de voir afficher un article à -50 %, qui peut-être finira oublié au fond de l’armoire, mais de se dire « en ai-je vraiment besoin ? »
Dans une société qui part en sucette, la torpeur estivale atténue quelque peu les fureurs du monde. Comme chaque année durant cette période les actualités échappent à notre attention devenue vagabonde : il sera toujours temps de les retrouver à la rentrée ! Force est de constater que nous vivons dans un monde sans pitié qui nous assujettit à une cure aussi amère qu’un Fernet-Branca frelaté. Dans le flot continu d’informations moroses – intempéries, cambriolages, crimes, attentats, guerres et on en passe – la saison des vacances d’été nous permet de nous évader de ce monde qui transpire la contrariété.
Le mois de juin a battu des records de chaleur, l’époque ne fait plus dans la nuance, elle préfère les extrêmes. Où est la douceur d’un climat tempéré aux harmonieuses saisons et que fait cette météo qui n’est jamais là où on l’attend ? Mais peu importe finalement, car ce à quoi nous aspirons, c’est de nous déconnecter et nous évader dans une insouciante légèreté.