Image d’antan
Le filage de la laine à une certaine époque
Gérard Bourquenoud | Le rouet d’antan était un outil en bois à roue actionnée par une pédale, ou même une manivelle, destiné au filage de la laine, du lin et du chanvre. Selon un historien, il aurait pris naissance en Chine vers 1215, puis introduit en France en 1234, en Allemagne en 1460 et en Suisse probablement au XVIIe siècle, où il s’est répandu en particulier à la campagne. Je me souviens que ma grand-mère maternelle avait un rouet dans son salon qu’elle avait utilisé dans sa jeunesse. En Inde, le rouet, appelé charkha, servait à filer le coton, alors qu’en Bretagne, il était utilisé uniquement pour filer la laine. Notre photo est une peinture de Germain Chassot, artiste-peintre de Prez-vers-Siviriez, qui nous montre une paysanne suisse occupée à filer de la laine ou du lin.
Pour ceux qui ne connaissent pas le rouet, également dénommé instrument, je précise qu’il est composé d’une roue actionnée par une ou deux pédales qui ont pour effet d’entraîner l’épinglier et la bobine par une courroie en cuir ou en lin. En actionnant la pédale, ou la manivelle, le rouet se met à tourner et transforme la matière textile en fil qui est vrillé par l’épinglier et va s’enrouler sur la bobine. Un travail artisanal qui était surtout pratiqué dans les fermes où l’on cultivait le chanvre et le lin, sans oublier la laine de mouton.
Nos anciens ont connu trois catégories de rouets et chacune avait sa particularité de fonctionnement. Certains exemplaires sont exposées au Musée rural de Ballenberg, alors que d’autres
se trouvent encore dans de très vieilles fermes romandes où ils sont devenus des objets de convoitise des collectionneurs.