Il invente un marché en libre-service, à la fois solidaire et anti-gaspi
Enfant du pays, habitant d’Aran et fondateur en 2006 de l’entreprise Gastromachines, située à La Croix sur Lutry, l’entrepreneur Vincent Bossert a imaginé un « marché commun » à la fois solidaire et anti-gaspi, sorte de libre-service où chacun pourrait déposer, récupérer ou échanger boissons et victuailles, en toute gratuité. Le concept, défini sur plans dans ses moindres détails, est de nature à séduire des communes, des campus ou de grands centres commerciaux, par exemple.
« L’idée proprement dite n’est pas nouvelle. Dans certaines villes, il existe déjà des petits frigos solidaires où, pour ne pas gaspiller leur nourriture en trop, les gens peuvent la déposer au profit de ceux qui en manquent. Mais là, il s’agit de passer à une autre échelle » explique Vincent Bossert. Pour élaborer son plan, notre « inventeur » a puisé dans sa longue expérience dans l’installation de cuisines et de bars pour l’hôtellerie et la restauration. Il a aussi pu compter sur le renfort de Charlotte, sa belle-fille architecte.
Dans le détail, le « marché commun » de Vincent comprend une vaste chambre froide en inox, munie d’étagères, couverte d’un élégant bardage en bois de mélèze, susceptible d’accueillir des bancs et des bacs végétaux, ornés d’arbres et de fleurs. Selon son créateur, un tel dispositif pourrait devenir une sorte de « totem urbain », un authentique lieu de rencontres et d’échanges entre la population, les restaurateurs, les traiteurs, les détaillants, la grande distribution, les vignerons, le monde paysan, etc.
« Je suis sûr qu’à la fin d’un marché, comme à Vevey par exemple, plutôt que de remballer leurs invendus destinés à être jetés, les négociants seraient ravis de les placer dans un tel endroit » assure l’imaginatif entrepreneur. Il se fait fort, avec un bel enthousiasme, de réaliser toute l’installation, clé en main, pour les collectivité publiques ou privées qui, intéressées par son projet, seraient susceptibles de le solliciter.
« Quelques contacts sont déjà en cours, avec une grande école et une commune, notamment. Mais le projet est tout frais, et je manque encore de visibilité » confie-t-il. Il ajoute : « Mais j’y crois beaucoup. La solidarité et la lutte contre le gaspillage alimentaire méritent un effort ! »