Il était une fois…
Sans grande surprise, la COP28 accouche d’un compromis. A la veille de la signature des « Accords de Dubaï », le texte se vide de son contenu premier. En termes d’actions pour contrer les effets du changement climatique, le sommet de Dubaï semble être la pire des rencontres depuis la création des Conférences de Parties (COP).
A trois jours avant la fin des débats, le président du sommet Sultan Al Jaber admonestait les pays de « mettre de côté leurs intérêts propres devant l’intérêt général ». Quelques jours auparavant une circulaire émanant des Emirats Arabes Unis avait le mérite d’être clair en appelant les pays producteurs de pétrole (OPEP) de refuser la mention des énergies fossiles dans l’accord final.
Avec la pression de l’OPEP, le texte ce lundi soir ne mentionne pas de « sortie des énergies fossiles ». On parle de réduction ou de diminution de la consommation et de la production de ces énergies, de mettre l’accent sur les technologies de captage et de stockage des gaz à effet de serre et du carbone. En clair, la cause n’est pas adressée, seuls les effets doivent être régulés. Pour clarifier encore un peu, le commerce ne doit pas subir de régulations, c’est aux consommateurs de devenir vertueux.
Brillant et récurrent… le pétrole, le charbon et le gaz ne sont pas en cause, signez ici et passez votre chemin.
Mais qu’attendions-nous donc d’un sommet qui se déroulaient dans la gueule du loup ?
Que le petit Chaperon rouge s’en sorte par la grâce du chasseur ? … C’est oublier un peu vite la version originelle de ce conte qui comporte plusieurs dénouements d’un réalisme bien plus cru et qui inverse sa fin.
Ce réalisme démontrait l’image du monde dans lequel les auteurs de ces contes vivaient. Avec une clairvoyance qui ne donnait pas des Golden Globes à Barbie, ils avaient comme utilité la mise en garde devant les dures réalités de la vie.
Ce monde cruel n’a fondamentalement pas changé… seule la manière dont on le raconte nous fait atteindre la fiction.