Hygiène et scolarité
Offrir joie de vivre, légèreté dans leur quotidien et accès continu à l’éducation
Hadjenana Mahamat Abouna | Le manque de structures sanitaires ou encore de protections hygiéniques adaptées sont les principales causes de l’absentéisme à l’école et implique certaines mauvaises pratiques en matière d’hygiène menstruelle. Les cycles menstruels, reste un sujet tabou bien qu’il soit un phénomène naturel et ne devrait pas constituer un obstacle à l’éducation, à l’égalité des sexes et à l’épanouissement des filles et des femmes au Tchad. Selon l’ONG plan international, chez les filles scolarisées, une fille sur dix ne va pas à l’école pendant ses règles en Afrique.
« Une femme est sacrée, il ne faut pas l’oublier »
Au Tchad, la misère individuelle et collective est un fléau qui peut être combattu en formant les jeunes filles à devenir un être humain à part entière. Le deuxième défi que l’association pourra relever est de porter secours aux jeunes filles pour assurer une scolarité pour toutes ainsi que pour leur bien-être. Aider ces jeunes demoiselles afin qu’elles puissent accéder aux savoirs et qu’elles puissent aller de manière régulière à l’école. Dans le cas contraire ces filles sont confrontées au mariage précoce et elles doivent surtout assumer seule la survie de leur famille, arrêter les mariages d’enfant, stopper la violence faite aux femmes dans les foyers.
Les solutions
Grâce au soutien des personnes et l’aide des bénévoles en Suisse et au Tchad, je souhaiterai pouvoir récolter des fonds afin d’acheter des matières premières locales (coton, tissu, fils…) ainsi que des machines à coudre, pour pouvoir coudre des serviettes hygiéniques sur place et les distribuer. Ces serviettes pourront être réutilisées chaque mois, ceci dans un but économique et écologique. Nous permettrons également ainsi la réussite de ces filles et femmes dans la société. Elles sont l’avenir du pays et elles deviendront les femmes, les mamans et les cadres de demain. Dans un second temps, nous envisageons de vendre ses serviettes ici en Suisse afin de pouvoir rendre l’association autonome.
Les objectifs
L’Association SAWA a pour projet l’encadrement socio-économique. Nous avons comme objectif d’accompagner ces jeunes filles à aller à l’école et aussi à toutes celles qui n’ont pas pu continuer leurs études à travers l’apprentissage d’activités génératrices de revenus. Devenir des femmes qui représenteront plus tard le Tchad à l’étranger, nous devons amener notre aide à cela.
Impact
En améliorant les conditions de ces jeunes femmes en leur proposant une activité qui engendre un revenu et en leur permettant de poursuivre leur scolarité sans interruption auront un impact sur toute la société.
Informations : Ensemble SAWA Route de Lavaux 62, Lutry – 021 525 77 54 – ensemblesawa@gmail.com – FB : Ensemble Sawa
Qui suis-je ?
Je m’appelle Hadjenana Mahamat Abouna, je suis Tchadienne, mariée à Taha Abakar Moustapha. Nous avons quatre enfants, trois filles et un garçon. Je suis née le 18 octobre 1982 au Tchad (N’djamena) troisième d’une fratrie de 9 enfants. Mon papa Mahamat Abouna, ancien diplomate de la banque des états de l’Afrique centrale (BEAC), est décédé le 10 novembre 2019. Ma maman s’appelle Fatimé Ardjoune Mahamat Ali. Après ma naissance je suis restée au Tchad jusqu’à mes 5 ans, puis mon papa a été affecté à la BEAC du Cameroun en tant que cadre supérieur où nous avons vécu 10 ans, puis il a été nommé directeur au service de l’émission au Tchad toujours à la BEAC. Je n’ai pas suivi mes parents au Tchad, je suis partie au Sénégal chez la sœur de maman. Je suis arrivée à Dakar où j’ai tout de suite commencé mes études en hôtellerie. Un an plus tard nous avons encore été mutés en Côte d’Ivoire (Abidjan) où j’ai fait 2 ans dans une école hôtelière, j’ai obtenu mon diplôme de CAP (certificat d’aptitude professionnelle), puis j’ai quitté la Côte d’Ivoire pour la France, je suis arrivée à Paris afin de poursuivre mon aventure dans le secteur hôtelier où j’ai obtenu mon BEP (brevet d’étude professionnelle) puis mon BAC professionnel, suite à ça je suis allée au lycée hôtelier de Marseille où j’ai commencé mon année de BTS, j’ai rencontré mon mari et décidé de rentrer définitivement au Tchad en juillet 2007. Quelques mois plus tard on s’est marié le 29 décembre 2007 à N’djamena. Nous avons vécu 6 ans à N’djamena et avons beaucoup voyagé avec nos enfants (Chine, Hong Kong, France, Belgique, Tunisie, Cameroun…).
Pourquoi SAWA ?
Je suis attachée à mes origines tchadiennes et soucieuse de l’avenir des filles et jeunes femmes de mon pays. Mes enfants et moi avons la chance de pouvoir vivre en Suisse, mais je pense sans cesse à ces filles que j’ai laissées dans mon pays et qui doivent se battre chaque jour pour pouvoir étudier, faire du sport, sauter de joie, avoir de quoi manger. Mon but est donc juste de pouvoir leur offrir la joie de vivre, de la légèreté dans leur quotidien et un accès continu à l’éducation. Je suis chanceuse d’être ici, reconnaissante d’être si bien entourée dans ce beau village de Lutry qui nous accueille, la vie m’a permis de faire la rencontre de merveilleuses
personnes qui sont toujours là pour mes enfants et moi au quotidien et qui contribuent sans cesse à notre bien-être.