Hommage des Patoisants vaudois aux vignerons de la Fête 2019
Edition d’une plaquette
ML. |. Demain, 19 juillet, les 98 vigneron-ne-s – tâcheron-ne-s soumis à l’expertise de la commission des vignes de la Confrérie des vignerons recevront une plaquette de la part des Patoisants vaudois. Pour quelle raison? Eh bien parce que la circonstance, la Fête des vignerons, est l’occasion de rappeler que, des siècles durant, jusqu’à l’aube du XIXe siècle, les Vaudois parlaient patois dans leur vie quotidienne. En 1806, hélas, les autorités décrétèrent l’interdiction de ce langage, lequel a toutefois subsisté car nul autre mieux que lui ne pouvait désigner les travaux et les outils de l’existence essentiellement rurale – tant paysanne que vigneronne – qui était celle du Pays de Vaud. Ainsi le patois n’a-t-il pas disparu du jour au lendemain. Certains pasteurs ont même recouru à son usage pour rendre la Bible et l’Evangile plus abordables à leurs paroissiens. De leur côté, des écrivains, des journalistes – tel Marc à Louis de Savigny – ont tout fait pour que perdure ce langage d’une totale authenticité, exprimant plus subtilement que le français, la réalité et l’âme du Vaudois. Dès lors, dans les années 1950, des amicales se sont constituées dans le canton pour ne pas laisser mourir ce trésor linguistique. En 2012, à Oron-la-Ville, l’Association vaudoise des Amis du patois (AVAP) a salué, par la pose d’une plaque à La Petite Cure, son dernier domicile, la mémoire de Henri Kissling, géomètre de son métier et ardent défenseur du patois. En 1950, Henri Kissling avait présenté au concours littéraire à Avignon une nouvelle intitulée «Lise, la veneindzâosa», (Lise, la vendangeuse), laquelle fut saluée d’un prix. C’est cette nouvelle que, en version bilingue, l’AVAP a choisi d’offrir aux 98 vignerons soumis à l’expertise de la commission des vignes de la Fête des vignerons 2019. Conçue par Henri Niggeler, archiviste et historien de l’AVAP, la plaquette est illustrée d’une représentation graphique, «La Belle du Dézaley» dont son auteur, le talentueux Géa Augsbourg avait seul le secret pour mieux saisir l’instantanéité du sujet. Préfacée par Isabelle Raboud-Schülé, ethnologue, directrice du Musée gruérien de Bulle et conseillère de la Confrérie des Vignerons, la plaquette comporte également des extraits de Juste Olivier et un poème d’Oscar Pasche, mainteneur patoisant passionné d’Essertes dont la demeure a été honorée le même jour que celle de Henri Kissling d’une plaque commémorative. Chaque plaquette porte en dédicace le nom, le prénom et le domicile de chaque récipiendaire calligraphiés de main de maître par Pierre-André Devaud. Signalons que, dès le 25 juillet, les exemplaires de la plaquette seront accessibles au public auprès des librairies de Vevey, de Bulle et d’Oron-la-Ville. Renseignement : www.patoisvaudois.ch