Home sweet home
« On a un bien joli canton, des veaux, des vaches, des moutons,… », contait Gilles. Il a bien raison !
D’autres s’émerveillent de la même façon tout en questionnant le voyage ; pourquoi partir alors que la beauté est ici ?! Vaste question…
« Les voyages forment la jeunesse », dit-on aussi. Il y a là quelque vérité et l’âge n’y a rien à voir… On peut sans contradiction affirmer que tout habitant d’une région aime profondément sa contrée et y trouve le charme et les mots pour partager ce sentiment. Comme le mentionne Georges Pop dans nos pages, il existe des liens avec la « cité mère » que nous n’oublions pas. Nos origines sont présentes et l’affection que nous portons à la région de notre jeunesse ne minimise en rien celle que nous portons pour nos présentes et futures régions d’adoption. Nous sommes naturellement des « polygames culturels » que notre village d’origine se trouve à 15 km ou 1500 km. Sous un autre angle, pour le voyageur de passage, nous sommes les indigènes avec notre drôle d’accent et nos habitudes. Amoureux du paysage et des usages, nous arborons fièrement notre culture locale et la partageons volontiers autour du verre de l’amitié. L’automne arrivé, nous nous souvenons avec délectation de nos escapades estivales en terres inconnues, de notre besoin de découverte et de nos rencontres avec d’autres usages et d’autres coutumes. Les voyages nous nourrissent, les rencontres nous dévoilent. L’ensemble est bien plus enrichissant qu’une curiosité livresque ou virtuelle. Bien que nous vivions dans un havre de paix et un cadre enchanteur poussant certains à mettre en doute la nécessité de voyager, il faut admettre que le besoin est présent. Statistiquement, les Suisses sont classés au niveau mondial parmi ceux qui voyagent le plus… encore faudrait-il faire la part entre les week-ends à Barcelone et le kayak au Groenland… Au final, rentrés après quelques semaines en terra incognita, il faut bien donner raison à Gilles : Y’en a point comme nous!