Histoire de nos villages
Les Thioleyres
Le territoire des Thioleyres a donné une des toutes premières granges de Haut-Crêt. Le diplôme épiscopal de 1266 était clair : « Les abergataires qui bâtiraient dans le lieu jouiraient des droits de pâturage et de bûcheronnage. » Cependant, ces droits ayant été accordés en son temps aux habitants de la paroisse de Saint-Saphorin, cette nouvelle offre provoqua d’importants conflits, comme dans les hauts de Lutry et de Villette.
Une ancienne tuilerie, établie pour les besoins croissants du monastère, donna le nom au village. Négligée par les Bernois, la tuilerie a mieux fonctionné après avoir été donnée en fermage vers 1700 et n’a cessé son activité que vers 1860.
Le plus ancien volume de procès-verbaux, judicieusement conservé, couvre la période 1846-1860, une époque marquée par la pauvreté des habitants. La commune comptait 166 habitants et la municipalité devait « trouver des familles d’accueil pour les enfants sans famille, effectuer des recherches en paternité pour les enfants naturels, apporter une aide financière pour les personnes originaires de la commune mais habitant ailleurs, amener les enfants à l’hospice pour les soins, les rechercher et les garder en attendant leur guérison et cautionner les appartements pour les veuves ». Les demandes d’aide étaient importantes.
Au niveau de l’instruction, la présence d’un maître est attestée en 1736. Une première école d’avant 1837 est mentionnée au Saliau, la suivante au Champ-Montanney (aujourd’hui habitation) a fonctionné de 1874 à 1947, et la dernière a été fermée, comme dans toutes les petites localités, en 2013.
N’oublions pas enfin que le Jorat a connu la chasse aux loups – et aux ours – jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, comme en témoigne le lieu-dit « Pra Lovat » à Forel.
Rivaz
La surface de cette commune, issue du partage de 1811, est la plus petite du canton : 28 hectares, dont 22 en vignes. La chapelle a été
édifiée de 1439 à 1446 environ et elle a toujours été une annexe de la paroisse de Saint-Saphorin.
La Minoterie Coopérative du Léman a marqué son paysage de 1917 à 2005. Un moulin qui utilisait la chute d’eau du Forestay est attestée en 1420 et son activité artisanale s’est prolongée jusqu’à la fin du XIXe siècle.
« La tradition d’une localité détruite par l’énorme vague de l’an 563 suggère encore une autre réflexion : s’est-on jamais interrogé sur le nom de « Rivaz » donné à un village perché à soixante mètres plus haut que la rive du lac ? » (pasteur Richard Paquier)