Grandir pour faire face à l’avenir
JPG | Mieux vaut prévenir que guérir: voilà une maxime qui illustre bien le projet d’agrandissement de cet établissement qui, comme d’autres, devra faire face au vieillissement de la population. Pour associer la population, la direction et les autorités à cet avenir, c’est de concert que ces dernières ont convié les «Chats» à une séance d’information le 18 mai à 20h à la grande salle de la localité. Une cinquantaine d’habitants ont répondu présent, accueillis par le Dr Yves Dunant, président de la fondation La Colline, qui a présenté les quatre intervenants pour ce projet d’extension et de restructuration de l’EMS.
Kathrin Gruber, municipale
En charge, entre autres, de la Police des constructions et de l’Urbanisme, elle a expliqué combien la Commune soutient cette démarche. Cela implique une modification du plan de quartier (PPA) qui est précisément soumis à l’enquête publique jusqu’au 8 juin prochain.
La procédure suivra ensuite son cours jusqu’à l’approbation par le Conseil d’Etat du projet définitif.
Patrick Beetschen, du Service de la Santé publique
Si le vieillissement de la population est un cadeau de la société, ceci implique une responsabilité de l’Autorité. Son exposé a été illustré par quelques chiffres qui démontrent bien l’évolution indispensable des EMS à l’avenir. En 2008, la Suisse comptait 362’700 personnes de plus de 80 ans qui en 2050 seront près de 942’000.
Sur le plan cantonal, il y aura une augmentation de 120% des plus de 80 ans entre 2010 et 2050. Le soutien intergénérationnel va faiblir et le système de soins va être encore plus sous tension parce que plus sollicité. Un EMS est un lieu de vie individuel, mais soumis aux règles communautaires. Actuellement, la moyenne d’âge des résidents est de 86 ans, pour 85% de femmes et un séjour de 2 ans. Le coût revient à Fr. 300.– par jour (1/3 pour les soins et 2/3 pour le service hôtelier). Le prix de construction d’un EMS revient à Fr. 300’000.– par lit.
Béat Geiser, directeur de La Colline
Juché au sommet des vignes, l’EMS offre une situation incomparable avec une vue par-dessus le lac, face à la Savoie. Le taux d’occupation est de 99,75%. Il est peu adapté pour gérer les situations psycho-gériatriques lourdes. 110 personnes y travaillent pour 80 postes à temps plein, et une quinzaine d’apprentis y sont formés dans divers secteurs. Le chiffre d’affaires est de l’ordre de 8 mios par an. Le Centre d’accueil de jour reçoit 8 à 10 personnes. La terrasse, bénéficiant d’une situation exceptionnelle, est peu accessible pour les personnes à mobilité réduite, alors qu’il y a trente résidents en chaise roulante. Les places de stationnement sont insuffisantes. Aussi, le projet devrait résoudre ces problèmes essentiels.
Les derniers grands travaux de restructuration datent des années 1980. Il y a actuellement 74 places, mais seuls 22% des résidents bénéficient d’une chambre à un lit alors que les normes architecturales actuelles en préconisent 85% avec WC-douches privatifs. L’extension envisagée prévoit une capacité de 100 places. L’Etat de Vaud a inscrit cette extension dans son calendrier d’investissements 2017-2022. A ce jour c’est la première étape qui est en passe d’être franchie: la mise à l’enquête publique du PPA. Une fois les diverses étapes franchies, c’est en 2020-2022 que l’inauguration pourrait avoir lieu.
Raphaël Berclaz, architecte et urbaniste
Représentant le bureau «Plarel», architectes et urbanistes associés, il a présenté le nouveau PPA, destiné à remplacer celui de 1984 qui comprend deux parcelles pour une surface de 10’728 m². La Commission consultative découlant de la Loi Lavaux 2012 a constaté que le projet constituait une amélioration qualitative de l’ensemble, les surfaces de vigne étant conservées, voire augmentées. Les surfaces de planchers, intégrées dans le paysage, passent de 5000 m² à 8000 m². L’augmentation du nombre de places de parc est indispensable. Les mouvements supplémentaires, estimés à 50 par jour, n’auront pas d’impact sur le réseau routier.
Si les différentes étapes se déroulent normalement, le projet architectural, après concours lié aux marchés publics, devrait être connu au printemps 2016.
La soirée s’est terminée par le verre de l’amitié, auditeurs et intervenants pouvant ainsi partager leurs impressions et poser toutes questions utiles.