« A l’école des philosophes » – Rentrée scolaire pour Albania, Chloé, Louis, Léon et Kenza
« A l’école des philosophes » un documentaire de Fernand Melgar
Colette Ramsauer | En janvier dernier, le documentaire de Fernand Melgar, A l’école des philosophes ouvrait la 53e édition des Journées de Soleure. Cela faisait longtemps qu’un documentaire, de surcroît francophone, n’avait eu cet honneur. Le film du cinéaste lausannois suit des enfants handicapés dans une école de jour à Yverdon-les Bains. Leurs parents, leurs proches, le public découvraient le film à cette occasion.
Vivre ensemble
Opportunité pour le grand public d’ouvrir les yeux sur une réalité mal connue, le documentaire d’une durée de 97’ risque malheureusement d’affaiblir l’intérêt. Fernand Melgar (Exit, 2005, La Forteresse, 2008, Vol spécial, 2011, L’Abri, 2014, films engagés sur le suicide assisté, l’asile et les sans-papiers) a pourtant la manière juste de nous introduire dans des lieux d’accueil et institutions, d’aborder les individus et les personnes qui y travaillent. Ici dans une école spécialisée à Yverdon, rue des Philosophes, il s’agit de cinq enfants avec handicap mental (autisme, trisomie, autres) lors de leur première année de scolarité. Le départ d’une mission impossible face à leur enfermement. Le tournage a duré un an et demi, suivant leurs maigres progrès résultant de l’engagement total des thérapeutes face à l’attente des parents, parents qui témoignent de leurs peines, de leurs joies. Ainsi une classe va naître et les cinq élèves, qui n’ont jusque là connu que le milieu familial vont progresser vers la sociabilité. C’est ce que le réalisateur ressent en priorité: la question de l’altérité, de l’échange, ici la possibilité aux enfants de former un groupe, de vivre ensemble.
Pas de tout, tout de suite
L’investissement de thérapeutes et pédagogues est total. Seuls leur courage et le travail en coude à coude rendent les choses possibles. La caméra s’attarde sur une stagiaire, jeune fille de la génération du tout, tout de suite. Chez elle pourtant ce n’est pas la patience qui fait défaut, mais la force de vivre des scènes difficiles lorsque les enfants ne sont plus maîtrisables ou que les témoignages des parents sont trop pénibles à entendre. Toujours plus de jeunes actuellement se lancent dans les professions liées à la santé. Le dernier film de Nicolas Philibert De chaque instant, également au programme du cinéma d’Oron en ce moment, montre comment certains sont brisés émotionnellement et comment au-delà du savoir faire, leur métier demande à endosser de réelles responsabilités. Le film de Fernand Melgar s’adresse a priori aux spécialistes de la santé et à tous ceux qui de près ou de loin ont un lien avec des handicapés mentaux.
A l’Ecole des Philosophes, CH, janvier 2018, 97’, 6/14 ans – Documentaire de Fernand Melgar
Au cinéma d’Oron les 8, 9 et 11 septembre en présence du réalisateur le sa 8