«Risk» – Julian Assange, une vie traquée
«Risk» documentaire de Laura Poitras
Colette Ramsauer | Parmi les films politiquement engagés et majeurs de la dernière décennie, Le Cinquième Pouvoir, fiction réalisée par Bill Condon en 2013, revenait sur l’histoire du site internet Wikileaks. Aujourd’hui avec «Risk», la journaliste et réalisatrice Laura Poitras – après son succès en 2015 avec Citizenfour, documentaire oscarisé retraçant le scandale des révélations d’Edward Snowden – suit le quotidien de l’informaticien australien Julian Assange, fondateur présumé de Wikileaks, toujours en exil dans une ambassade.
Un mauvais garçon qui voulait changer le monde
Pour rappel, il y a une dizaine d’années, sur le site WikiLeaks (leaks = fuites en anglais) Julian Assange publiait plusieurs milliers de documents confidentiels de l’armée américaine en Irak, et dénonçait la corruption de dictateurs africains et de of shores russes. Ses révélations font l’objet de quelques dizaines de procédures judiciaires dans le monde. De plus en 2010, la justice suédoise l’incriminait de délits sexuels à l’encontre de deux femmes suédoises. L’accusation survenait peu après la publication sur Wikileaks de documents confidentiels de l’armée américaine sur la guerre en Afghanistan. Cette affaire ressemble-elle à un coup tordu, à l’ancienne. Voilà qui aujourd’hui alimenterait la polémique déclenchée par l’affaire Weinstein.
Surveillé 24h/24
L’attentat récent de Malte contre Daphne Caruana Galizia dénonçant la corruption du gouvernement maltais sur son blog, ravive le sujet de la traque aux lanceurs d’alerte, Khodorkovsky, Rudolph Elmer et autres rapporteurs. Depuis 2012, Julian Assange vit en exil dans l’ambassade de l’Equateur à Londres. Les caméras de surveillance, d’un dispositif policier surdimensionné, scrutent l’édifice 24h/24. «Risk» film de la reporter chevronnée Laura Poitras – elle-même mise en cause pour ses investigations – retrace son parcours depuis les fuites de Wikileaks à son quotidien d’aujourd’hui.
«Risk» Doc de Laura Poitras, 2017, USA, 87’
Au Cinéma d’Oron les 4 et 5 novembre à 20h