Fragile pouvoir Pascal Broulis – Editions Mon village
Milka | On peut aimer l’homme politique (ou pas) il n’en reste pas moins un écrivain à considérer. Car même s’il est un peu trop à droite pour certains, c’est un homme d’expérience dans la politique. Conseiller communal à 20 ans, plus jeune député du canton 5 ans plus tard. Pascal Broulis est élu au gouvernement vaudois en 2002 et prend la tête du Département des finances et des relations extérieures. Réélu deux fois, premier président de législature du Conseil d’Etat en 2007, il a toujours eu le souci de vulgariser la politique pour y intéresser une majorité de citoyens.
Alors même si certains lui prêtent le dessein de sortir son livre à quelques mois des élections, laissons-lui le bénéfice du doute dans son intention de mettre la politique à disposition de tout le monde. Et même si ce n’est pas aux vieux singes qu’on apprend à faire la grimace, Pascal Broulis fait partie des orateurs qui se mettent à la portée de chaque électeur et qui ont la qualité de se faire comprendre de tout un chacun.
Et comme disait Eric-Emmanuel Schmitt (mon idole) dans une de ses conférences, on ne peut limiter un homme à un seul de ses actes. Alors oui, c’est un fin limier en politique, mais c’est aussi une sacrée plume. Après nous avoir presque convaincus dans «l’impôt heureux», il nous présente un livre d’anecdotes, consacré aux multiples facettes du pouvoir. Certes, ses détracteurs nous diront que ce sont des anecdotes, encore faut-il bien les choisir. «Fragile pouvoir» rassemblé, dans 13 chapitres colorés, 262 petites histoires glanées sur les cinq continents. L’ouvrage mène à la démocratie et rappelle que sa vitalité dépend de l’engagement de tous les citoyennes et citoyens.
Avec une préface de Claude Nicolier, des dessins signés Joël Freymond, c’est un bouquin qui tente d’expliquer les institutions par des exemples concrets, sans théories ni juridisme. Les frontières, les lois, les votes, la symbolique des drapeaux, les nouveaux défis des réseaux virtuels ou le retour du religieux sont abordés sans détours mais non sans humour. C’est un livre simple, à la portée de tout le monde.
Mais 262 anecdotes, si vous le lisez d’un coup, je vous mets au défi de vous souvenir de la moitié à la fin du livre. C’est plutôt un ouvrage à poser sur une table et à lire par petites doses, pour mieux les mémoriser (ou pas). C’est ce que j’ai fait, quitte à sauter des chapitres, à revenir sur certaines anecdotes.
Bref, c’est un livre agréable à lire. Pour tous et qui se veut une contribution originale au dialogue civique entre les générations. Il sera d’ailleurs remis avec l’appui de mécènes, aux jeunes Vaudoises et Vaudois ayant fêté leurs 20 ans en 2016. Encore une fois, ce qui fait polémique, c’est que cette démarche intervient à quelques mois des élections. Même si ce bouquin lui attire des électeurs, il a tout de même le mérite d’essayer d’intéresser les jeunes à la politique et je salue cette démarche. Car c’est la politique d’aujourd’hui qui façonnera leur vie de demain.