Fête nationale suisse
Nous aimer, nous comprendre, nous entendre…
Gérard Bourquenoud | Solidaires depuis le fond des âges, les habitants du canton de Vaud, comme ceux d’autres cantons, avaient ressenti depuis fort longtemps le besoin d’unir leur destinée à ce peuple de l’Helvétie. Un matin de février 1803, la bonne nouvelle est tombée. « Nous, les Vaudois, sommes admis dans la Confédération ». Les étoiles se mirent à briller dans le ciel suisse et depuis cette date, dans le canton de Vaud comme dans tout le pays, des feux s’allument chaque année le 1er août sur les montagnes, dans les villes et les villages, pour commémorer la fondation de la Confédération. Ainsi, la petite Suisse, si chère au coeur de chacun, va vibrer une nouvelle fois et remémorer dans la foi et la liberté, son histoire si riche en courage et volonté. Tous, et vous avec moi, chers lecteurs, avons un profond respect pour ce courage et cette volonté. Tous ensemble, nous fêterons pour la 730e fois et avec fidélité ces héros du premier jour. N’est-il pas émouvant de constater une fois de plus que c’est de leur désir et de leur volonté de s’unir et de s’aider qu’est née notre belle patrie ? A l’heure où des milliers de feux, symboles universels de la joie, s’allumeront dans tout le pays, ne serait-il pas opportun de lancer un appel au monde pour que toutes les nations qui ont vécu la guerre nous donnent maintenant l’assurance d’une paix durable pour tous ? Ce qu’il nous faut aujourd’hui, c’est nous aimer, nous comprendre, nous entendre. Ce que nous souhaitons aussi, c’est que chaque peuple fasse l’effort de s’entendre, de se comprendre, de s’aimer par-delà nos différences. Le chant, la musique et la culture qui animeront cette fête, vont peut-être contribuer pour une part à atteindre cet objectif. A l’instant où toute la population suisse se réunira dans chaque ville et dans chaque village pour honorer le pacte de 1291 signé par les trois fondateurs de la Suisse : Walter Fürst, Arnold de Melchtal et Werner Stauffacher, la réflexion sera de mise dans l’esprit de chaque citoyen. Se souvenir de cette force morale qui, depuis des siècles, a soudé jeunes et moins jeunes dans un même geste de solidarité, n’est-ce pas là une invitation de s’engager avec son cœur et son intelligence, libre de haine et de peur, à servir son pays pour qu’il récolte encore et toujours les fruits d’un combat séculaire mené par nos pères. Tout cela ne peut être oublié, ni aujourd’hui, ni demain, même si notre pays a connu une évolution diligente pour ne pas dire brutale qui a surpris tout le monde et a parfois laissé des traces cruelles. Que tous ceux qui, ce jour de la Fête nationale, expliqueront à leurs enfants la signification du drapeau suisse, apportent encore longtemps cette lumière qui éclaire notre chemin sur cette terre.