Entraîneurs ? Qui êtes-vous ?
Pierre Scheidegger, Panathlon-Club Lausanne | Une vérité !
Bien des sports peuvent passionner plus rapidement les foules, le spectateur, que d’autres, tel l’athlétisme pourtant « roi » des sports. Il est vrai aussi que, certainement, il est plus facile aux « profanes » de s’enthousiasmer, de s’enflammer au spectacle d’un sport joué autorisant souvent des dizaines de milliers de spectateurs, ce que ne peuvent faire certains sports individuels sauf, il faut le reconnaître, en situation de grandes compétitions.
La communication de l’athlète dans le stade face à tant de paramètres, tels la concentration, le chronomètre, les juges, l’adversaire qui lui est opposé lors d’une finale tout en étant également concentré sur le starter, est souvent méconnue du grand public. Est-ce là sa seule difficulté ? Je n’en suis pas certain, mais il faut reconnaître que l’avènement des grands meetings a permis d’améliorer ces lacunes pas si anciennes.
La pratique de l’athlétisme consiste à entreprendre et découvrir avec son, ses entraîneurs, où se situent ses propres limites à ne pas dépasser. L’athlète va s’entraîner pour améliorer sa vitesse, sa détente, sa résistance et souplesse pour régulièrement parfaire ses performances.
Cette vérité est valable pour tout sport… quel qu’il soit ! Il faut simplement la respecter.
C’est pourquoi, je m’autorise à prendre pour témoin l’athlétisme, sport que j’ai pratiqué au plus haut niveau mais dont «les gammes et le solfège» de base n’ont pas beaucoup changé si ce n’est l’apport moderne du matériel, des équipements, de l’étude de la biomécanique et du geste ainsi que des soins et supports médicaux, des médias et … de l’argent !
Alors où se trouve l’entraîneur ?
L’entraîneur
C’est un homme, une femme qui sont la clé de voûte de la réussite d’une carrière sportive. En principe tous sports confondus.
Les entraîneurs sont absolument indispensables, même avant toute autre influence aussi importante soit-elle. Ils n’ont quasi aucun droit de se tromper, leur responsabilité est continue ainsi que leur formation. Leur plaisir et leur satisfaction sont la réussite de leurs athlètes.
Ils sont pédagogues, ce qui est l’art d’enseigner en initiant le sportif au geste, de le synthétiser pour atteindre la perfection. La perfection étant le millième de seconde plus vite, le centimètre plus loin permettant le record.
L’idée du sport moderne, du sport spectacle, souvent les met dans des situations ambiguës tant les pressions de tout genre gravitent dans leur sphère de formateur même si leur but premier est de faire gravir au plus haut les performances de leurs athlètes.
Nous devons aussi reconnaître que les étonnants «spectacles» que nous offrent parfois certains «coaches» peuvent nous surprendre – dans le monde sportif ils ne devraient pas être de mise. Ces situations laissent certainement place à un mimétisme assuré pour notre jeunesse. Dommage, peut-être l’attrait des télévisions ?
Une question ?
Leur laisse-t-on cependant toute latitude à la réussite de leur programme ? On pourrait parfois en douter, car il est vrai qu’il n’y a pas si longtemps ils étaient presque seuls «maîtres à bord» dans leur club pour mener à bien leurs programmes d’évolution et ceci avec… l’athlète ou son équipe. Cultivent-ils la sagesse par cette forme de folie obligée pour le résultat ? Ou se trouve-t-on devant une déchéance moderne du sport ?
Un constat !
L’intensité de la vie actuelle, l’évolution du mode de vie de nos sociétés, le confort de nos existences en tout genre sont certainement la difficulté première que rencontre l’entraîneur sportif. Le constat en est flagrant lors de l’évolution de la difficulté et l’intensité des entraînements. Les connaissances, la diplomatie et souvent l’amitié de l’entraîneur envers ses jeunes sportifs autorisent néanmoins ces derniers à poursuivre leur carrière. Une première victoire qui se retrouvera tout au long de l’existence de ces derniers sans oublier son rôle très important en cas de défaites ou d’abandon.
Le respect !
Notre civilisation moderne engendrée par les sciences et la technique risque-t-elle de commettre les mêmes erreurs que celles de l’Antiquité tombées dans le néant.
Le sport doit-il la plagier ou s’adapter ? L’entraîneur a le devoir et l’obligation de transmettre au monde sportif cette merveilleuse force que représente la Culture sportive auprès de la jeunesse surtout, des parents et… des dirigeants en général.
Je pense que chaque club, chaque fédération devraient par fair-play remercier ces derniers, dignes d’estime pour leur engagement professionnel ou pas. Ce serait une belle reconnaissance de respect sportif.