En cas de crise…
En cas d’urgence, brisez la vitre. Nous avons tous vu un jour ou l’autre ces petits boîtiers posés dans les couloirs de bureaux ou dans les trains. Si l’incendie vous chatouille les narines ou si votre voisin de compartiment commence à vous expliquer le processus de remontage de son AK-47 en live, il ne vous reste qu’une seule chose à faire : briser la vitre ! Pour d’autres urgences, il faut trouver la vitre, éventuellement lancer les palabres pour savoir si le terme « urgence » est vraiment applicable puis, trouver un consensus au terme duquel un délégué devra être nommé pour prendre la haute responsabilité de briser la vitre. Démarches complexes, mais patentes chez les assurances comme chez les banques. Que l’on se rassure. Nous sommes encore loin d’une urgence, voire d’une catastrophe potentielle, actuellement le niveau n’en est encore qu’au cas de rigueur, ouf ! Nous voilà enfin rassurés, ça pourrait être pire. Afin de garder une marge de sécurité, il faut évidemment ne pas céder à la panique et, bien sûr rester prévoyants. En termes pratiques, il faut rester assis sur les réserves somptuaires de la BNS et – Ô grands dieux ! – ne surtout pas toucher aux réserves des assurances maladies. Le mot d’ordre étant de verrouiller cette manne au cas où… il y aurait une crise !? Dans ces tourments, saluons l’extrême rapidité des autorités vaudoises qui au lendemain des déclarations fédérales avaient déjà ouvert leur porte-monnaie, on a même entendu parler d’une petite prise de dette… Hosanna ! Il ne nous reste plus qu’à vérifier sur le terrain si les paroles ont été suivies d’actes… Au niveau cantonal, la crise est donc prise très au sérieux. Au niveau fédéral, elle a laissé la place à une guerre de trône. Comme s’il n’y avait rien d’urgent, les guerres partisanes ont bien repris. Pathétique ! Entre l’oncle assis sur sa banque et le neveu qui veut la barre, nous sommes en droit de douter d’une sérieuse libération de fonds d’urgence pour juguler cette crise, car oui, c’est bien une crise Messieurs !