Ecopop ou la décroissance assumée
Guy-Philippe Bolay, député PLR, Lutry, directeur adjoint CVCI | Après avoir déjà montré sa volonté de mieux maîtriser l’immigration le 9 février, les citoyens suisses seront à nouveau appelés à se prononcer sur cette thématique le 30 novembre. Sans attendre que l’initiative de l’UDC soit mise en œuvre, Ecopop revient avec une mesure encore plus drastique et rigide: limiter l’accroissement du solde migratoire par rapport à la population totale à 0,2%, soit 16’000 entrées nettes par année. Les initiants parlent d’écologie. Il est difficile ici de voir en quoi repousser les étrangers à nos frontières serait une mesure qui permettrait de protéger l’environnement ou de créer de nouveaux logements et de nouvelles routes.
Au contraire même, puisque à l’inverse du 9 février, cette initiative ne tient pas compte des besoins de l’économie, vu qu’elle vise justement la décroissance et la baisse à long terme de la population, comme le montrent les statuts de cette association. Elle cherche à mettre un corset extrêmement rigide et serré à la Suisse afin de stopper net son développement. Les initiants savent que notre pays connaît actuellement une forte pénurie de main-d’œuvre dans de nombreux secteurs comme la santé ou la construction. Interdire aux entreprises d’engager le personnel nécessaire revient à les empêcher de développer leurs affaires. Mais, expliquez-moi en quoi les délocalisations, faillites d’entreprises et licenciements seraient positifs pour les citoyens suisses. Seuls les membres d’Ecopop ont la réponse à cette question.
L’initiative a au moins le mérite de clarifier un point précis: si, après le 9 février, nous avions encore quelque espoir de préserver les accords bilatéraux qui ont contribué à notre prospérité, Ecopop les résilierait définitivement, au grand bonheur des adeptes de la décroissance. La conclusion est claire: il faut dire NON à cette initiative Ecopop.